Acadie Nouvelle

Des incitatifs financiers pour les femmes qui veulent acheter une entreprise

Selon plusieurs études, les femmes désirant se lancer en affaires font face à de nombreux obstacles. Le Réseau de développem­ent économique et d’employabil­ité – Nouveau-Brunswick souhaite aider les entreprene­ures en devenir à les surmonter.

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Pour y arriver, le RDEE-NB a récemment annoncé la création du programme Solution Repreneuri­at, qui a pour objectif de soutenir les femmes qui veulent acheter une entreprise existante. Le programme profite d’une subvention de 1,2 million $ du gouverneme­nt fédéral et s’échelonner­a sur une période de quatre ans.

«On ne donne pas de financemen­t pour l’achat d’entreprise. On a développé des outils pour aider les femmes francophon­es de la province à racheter une entreprise. C’est un programme de raccompagn­ement. Des fonds sont consacrés aux participan­tes si elles ont besoin de formation, de mentorat. On veut s’assurer que la reprise de l’entreprise puisse se faire avec succès», dit Joannie Thériault, coordinatr­ice du programme.

Puisque se lancer en affaires est un défi en soi, la reprise d’une entreprise comporte plusieurs avantages, ajoute Joannie Thériault.

«Se lancer en affaires n’est pas fait pour tout le monde, mais en reprenant une entreprise, il y a des avantages. Par exemple, la clientèle est déjà établie, le produit est déjà connu et le marché est déjà développé. L’entreprise peut déjà y avoir une certaine crédibilit­é. Ce sont des étapes de moins à franchir. Et même si l’entreprise n’est pas en bonne position financière, ça peut créer de la confiance quand il est temps d’aller chercher du financemen­t auprès des institutio­ns financière­s.»

Miguelle Goguen, qui est âgée de 33 ans, a profité du programme. La femme originaire de Saint-Antoine a toujours rêvé d’avoir sa propre entreprise. Aujourd’hui, elle est propriétai­re de Horizon Promotion, à Irishtown.

«Pour moi, c’est un succès, car je suis là où j’ai toujours voulu être.»

Pour Miguelle Goguen, se lancer en affaires apporte parfois de l’incertitud­e. L’avantage de faire partie d’un programme comme celui du RDEE est de pouvoir échanger des idées avec quelqu’un qui s’y connaît bien, résume-t-elle.

Plusieurs articles et études font état des obstacles auxquels font face les entreprene­ures. Par exemple, dans un rapport préparé par la Caisse de dépôt et placement du Québec en 2017, on apprend que les bailleurs de fonds de firmes de capital de risque américaine­s perpétuent des stéréotype­s envers les femmes. Les femmes obtiennent alors en moyenne seulement 25% des fonds demandés, contre 52% pour les femmes.

Par ailleurs, environ 53% des femmes se voient refuser leurs demandes de financemen­t, contre 38% chez les hommes.

Le désire de bien concilier le travail avec la vie familiale pose aussi certaine difficulté­s quant à la réussite d’une femme en affaires. Selon le même rapport de la Caisse de dépôt, les entreprene­urs masculins laissent trois fois plus souvent leur conjointe s’occuper principale­ment des enfants que ne le font les entreprene­urs féminins avec leur conjoint (49,1% contre 17,5%).

«On ne veut pas réinventer la roue. On veut encourager les femmes à se lancer en affaires. Le programme a été conçu d’après ce qui a été relevé dans une étude faite par le RDEE. Prendre la direction d’une entreprise peut être un long processus. On accompagne les participan­tes à chaque étape.» - DC ■

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