Acadie Nouvelle

Des élèves mi’kmaqs se sentent discriminé­s par une décision du N.-B.

Une communauté mi’kmaque du Québec se demande pourquoi ses élèves ne peuvent plus se rendre au Nouveau-Brunswick où se trouve leur école secondaire.

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Environ 100 élèves de la Première Nation de Listuguj traversent un pont vers Campbellto­n, chaque jour de la semaine pour assister à leurs cours à l’école secondaire Sugarloaf.

Mais tout a changé la semaine dernière lorsque les autorités sanitaires du Nouveau-Brunswick ont imposé de nouvelles restrictio­ns de déplacemen­t dans et autour de Campbellto­n à la suite d’une hausse des cas de COVID-19 dans la région. Vendredi, la région d’Avignon comptait plus de 100 cas actifs, y compris au moins un à Listuguj.

L’un de ces cas a été confirmé à Sugarloaf et l’école a fermé ses portes le 9 octobre. Et tandis que les élèves du Nouveau-Brunswick sont retournés à l’école jeudi, ceux de la Première Nation de Listuguj et de la région voisine de Pointe-à-la-Croix doivent poursuivre leurs études à distance.

Le chef Darcy Gray dit avoir réagi à la nouvelle avec «choc et incrédulit­é».

S’il y a un problème de santé publique, les mesures devraient s’appliquer à tous les élèves de Sugarloaf, et pas seulement aux élèves mi’kmaqs, a estimé M. Gray.

Le ministre de l’Éducation du NouveauBru­nswick, Dominic Cardy, a expliqué le week-end dernier que le gouverneme­nt avait pris cette décision parce que le Québec et le Nouveau-Brunswick ont des protocoles de sécurité différents concernant la COVID-19.

Le chef Gray a indiqué que la communauté avait mis en place un centre d’apprentiss­age à Listuguj où les élèves de Sugarloaf peuvent se réunir et suivre leurs cours. Treize éducateurs de la Première Nation qui travaillen­t habituelle­ment à l’école Sugarloaf sont maintenant présents au centre d’apprentiss­age de Listuguj.

Il a affirmé que cela avait exigé un important engagement, mais que jusqu’à présent, les élèves vont bien.

«C’est perturbant, les décisions qui peuvent être prises sous le couvert de la COVID, a dit M. Gray. Je pense que nous devons être très, très conscients de la direction que prennent certaines choses et des droits qui sont mis en cause.» ■

«Est-ce parce que nous sommes des Mi’kmaqs, ou est-ce à cause d’une autre circonstan­ce qui leur permet de nous écarter un peu plus facilement?, a-t-il demandé. C’est la question que (les élèves) se posent et je pense que c’est la question que nous posons en tant que communauté.»

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