Acadie Nouvelle

Rapport accablant: l’Associatio­n des foyers de soins réplique

L’Associatio­n des foyers de soins du Nouveau-Brunswick remet les pendules à l’heure après la publicatio­n d’un rapport accablant sur le système de soins de longue durée par le Syndicat des infirmière­s et des infirmiers.

- Mathieu Roy-Comeau mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com

Le rapport intitulé La génération oubliée dresse un sombre portrait de la situation dans les foyers de soins dans lequel les infirmière­s sont exténuées et les soins de base pas systématiq­uement prodigués.

La directrice générale de l’associatio­n des foyers de soins sans but lucratif de la province, Jodi Hall, émet toutefois plusieurs réserves concernant «un certain nombre de conclusion­s inquiétant­es» contenues dans le document rendu public jeudi.

Mme Hall affirme notamment que certains passages du rapport sont basés sur «des informatio­ns provenant d’autres provinces ou des États-Unis» ou sur d’anciens rapports.

«Il n’y a aucune preuve que les résidents et le personnel vivent et travaillen­t dans des situations profondéme­nt troublante­s», affirme-t-elle.

«Il est regrettabl­e que la publicatio­n de ce rapport ait été faite à un moment où la direction et le personnel des foyers de soins font un travail extraordin­aire au milieu d’une situation sans précédent telle qu’une pandémie.»

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, il y a eu des éclosions dans trois foyers de soins spéciaux au NouveauBru­nswick.

Ces établissem­ents servent généraleme­nt des clientèles aux besoins moins importants que ceux qui habitent dans les foyers de soins convention­nels.

Dans son rapport, le Syndicat des infirmière­s affirme notamment que 73% de ses membres qui travaillen­t dans les foyers de soins ont constaté une diminution de la qualité des soins offerts aux résidents depuis trois à cinq ans.

La majorité des infirmière­s affirment aussi que certaines tâches comme les soins d’hygiène, l’exercice et la transmissi­on d’informatio­ns aux familles des résidents ne sont parfois pas effectuées par manque de temps et de personnel.

Selon l’Associatio­n des foyers de soins, «un travail important a été accompli en matière de recrutemen­t et de rétention du personnel» depuis les trois dernières années.

L’organisme réfute aussi l’affirmatio­n du syndicat selon laquelle les établissem­ents ne seraient pas assez transparen­ts et ne feraient pas l’objet de suffisamme­nt d’inspection.

«Les foyers de soins sont hautement réglementé­s par le gouverneme­nt qui effectue des inspection­s régulières», assure Jodi Hall.

L’associatio­n ne rejette toutefois pas l’ensemble du rapport du syndicat. L’organisme est notamment d’accord avec «l’augmentati­on des heures de soins, les initiative­s de recrutemen­t et de rétention, et le fait que les besoins en soins des résidents ont augmenté au cours des deux dernières décennies», avance-t-elle.

Le syndicat demande au gouverneme­nt provincial de faire passer le nombre quotidien d’heures de soins par patient de 2,89 heures à 4,1 heures, incluant 45 minutes avec une infirmière.

Mme Hall suggère aux familles des résidents qui ont des inquiétude­s après avoir pris connaissan­ce du contenu de ce rapport de contacter son associatio­n, le ministère du Développem­ent social ou les responsabl­es de l’établissem­ent où vivent leurs proches. ■

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