Rapport accablant: l’Association des foyers de soins réplique
L’Association des foyers de soins du Nouveau-Brunswick remet les pendules à l’heure après la publication d’un rapport accablant sur le système de soins de longue durée par le Syndicat des infirmières et des infirmiers.
Le rapport intitulé La génération oubliée dresse un sombre portrait de la situation dans les foyers de soins dans lequel les infirmières sont exténuées et les soins de base pas systématiquement prodigués.
La directrice générale de l’association des foyers de soins sans but lucratif de la province, Jodi Hall, émet toutefois plusieurs réserves concernant «un certain nombre de conclusions inquiétantes» contenues dans le document rendu public jeudi.
Mme Hall affirme notamment que certains passages du rapport sont basés sur «des informations provenant d’autres provinces ou des États-Unis» ou sur d’anciens rapports.
«Il n’y a aucune preuve que les résidents et le personnel vivent et travaillent dans des situations profondément troublantes», affirme-t-elle.
«Il est regrettable que la publication de ce rapport ait été faite à un moment où la direction et le personnel des foyers de soins font un travail extraordinaire au milieu d’une situation sans précédent telle qu’une pandémie.»
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, il y a eu des éclosions dans trois foyers de soins spéciaux au NouveauBrunswick.
Ces établissements servent généralement des clientèles aux besoins moins importants que ceux qui habitent dans les foyers de soins conventionnels.
Dans son rapport, le Syndicat des infirmières affirme notamment que 73% de ses membres qui travaillent dans les foyers de soins ont constaté une diminution de la qualité des soins offerts aux résidents depuis trois à cinq ans.
La majorité des infirmières affirment aussi que certaines tâches comme les soins d’hygiène, l’exercice et la transmission d’informations aux familles des résidents ne sont parfois pas effectuées par manque de temps et de personnel.
Selon l’Association des foyers de soins, «un travail important a été accompli en matière de recrutement et de rétention du personnel» depuis les trois dernières années.
L’organisme réfute aussi l’affirmation du syndicat selon laquelle les établissements ne seraient pas assez transparents et ne feraient pas l’objet de suffisamment d’inspection.
«Les foyers de soins sont hautement réglementés par le gouvernement qui effectue des inspections régulières», assure Jodi Hall.
L’association ne rejette toutefois pas l’ensemble du rapport du syndicat. L’organisme est notamment d’accord avec «l’augmentation des heures de soins, les initiatives de recrutement et de rétention, et le fait que les besoins en soins des résidents ont augmenté au cours des deux dernières décennies», avance-t-elle.
Le syndicat demande au gouvernement provincial de faire passer le nombre quotidien d’heures de soins par patient de 2,89 heures à 4,1 heures, incluant 45 minutes avec une infirmière.
Mme Hall suggère aux familles des résidents qui ont des inquiétudes après avoir pris connaissance du contenu de ce rapport de contacter son association, le ministère du Développement social ou les responsables de l’établissement où vivent leurs proches. ■