La photo de groupe telle qu’on y est habitué, absente cette année
Qui dit photo de classe, dit aussi photo de groupe. Or, cette année la pandémie amène les écoles à rompre avec la tradition. Exit les deux belles rangées d’étudiants avec l’enseignant(e) qui pose fièrement à leur droite.
«La photo de groupe existe depuis 1850 si on se fie aux livres d’histoire de photo. À la base, c’était spécifiquement pour ça qu’on prenait des photos d’école», rappelle Simon Ménard, le fondateur de Photo repensée. Parmi les souvenirs que les gens conservent de leur enfance, cette image est l’une des plus fortes, selon lui.
Vu les contraintes liées à la pandémie, M. Ménard explique que l’idée d’une mosaïque allait de soi, c’est-à-dire un montage photo avec le nom de chaque élève en dessous. «Après tout, on le fait déjà pour les finissants de sixième année», note-t-il.
«Ce sera aussi plus simple pour la photo de reprise. Avec la COVID-19 il y a beaucoup d’absents dans les classes. Il suffira de les ajouter à la fin, une fois leurs portraits réalisés», précise-t-il.
Le cliché emblématique de groupe reviendra après la pandémie, estime Fanny Côté, chef de la filiale mobile chez Magenta Photo. En attendant, elle opte également pour la mosaïque. «Pour chaque enfant, on choisit la plus belle image pour le montage final», dit-elle.
Son entreprise offre des séances photos à l’extérieur, qui sont habituellement moins populaires auprès des écoles de plus de 500 élèves. Cette fois-ci, ce sont 65 % des écoles qui préfèrent aller dehors pour la photo scolaire, révèle Mme Côté.
«Jusqu’à maintenant, on est bien chanceux, on a du beau temps, on profite des couleurs. La cour d’école sert de terrain de jeu pour les deux à trois photographes postés à différents endroits pour saisir le moment», explique-t-elle.
D’autres établissements choisissent tout de même de rester à l’intérieur, tout en tenant compte des consignes sanitaires. C’est le cas de l’école Marie-Renouard à Québec. «Avant une grande toile était installée dans le gymnase où les groupes défilaient toute la journée pour la prise de photo», explique la directrice Natalie Plamondon.
Consciente que des ajustements étaient nécessaires pour éviter des croisements entre les élèves dans son établissement, cette année c’était au tour des photographes de se déplacer d’une classe à l’autre.
M. Ménard, qui en est à la moitié de sa saison, admet être surpris de l’attitude positive des enfants qui ne semblent pas gênés par ses lunettes protectrices ou son masque qui l’oblige à hausser la voix pour donner ses instructions. «Leurs réactions sont sensiblement les mêmes», ajoute-t-il.
Pour faciliter le contact, il débute en leur expliquant les bases de la photographie et fait des blagues. «Après une dizaine de minutes, tout le monde est à l’aise et je me mets au travail», souligne-t-il en riant.
Ce reportage a été préparé dans le cadre du programme de Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles. ■