Pierre-Marcel Desjardins jette un regard sur la situation de nos PME
La Semaine de la PME est l’occasion de faire des bilans et l’économiste PierreMarcel Desjardins se prête à l’exercice pour analyser brièvement où se trouve l’économie de la province plus de sept mois après le début de la pandémie.
À son avis, la reprise économique du Nouveau-Brunswick après le confinement forcé se déroule relativement bien. Mais les répercussions de la pandémie sont encore loin d’être effacées dans certains secteurs comme le tourisme, la restauration ainsi que les arts et la culture. « Un certain nombre d’entreprises font encore face à des difficultés importantes », souligne-t-il.
UN DÉFI LOGISTIQUE
« Les chaînes d’approvisionnement ne sont pas toujours évidentes, que ce soit pour envoyer ou recevoir des produits, surtout quand on sort de la bulle atlantique. Ça peut représenter un défi logistique pour plusieurs PME et représente quand même une certaine nouvelle réalité », note-t-il également.
Il fait allusion aussi à la pénurie de main-d’oeuvre qualifiée qui sévissait dans la province et qui n’a pas disparu pour autant. Certaines entreprises peinent toujours à pourvoir des postes clés et, avec la COVID-19, plusieurs personnes se trouvent moins portées à être actives sur le marché du travail par mesure de précaution.
« Dans ce contexte, la planification devient extrêmement difficile », ajoute-t-il.
Cet économiste souligne cependant que l’aide rapide du fédéral a atténué les effets sur l’économie du pays en maintenant le pouvoir d’achat des ménages et des individus. Toutefois, la Prestation canadienne d’urgence (PCU) est maintenant terminée. Reste à voir comment s’effectuera la transition avec les nouvelles règles d’admissibilité de l’assurance-emploi.
LE GOUVERNEMENT PROVINCIAL DOIT VENIR À LA RESCOUSSE
« Pour la province, ses moyens financiers sont plus limités. On constate que c’est le gouvernement provincial qui a mis en place les mesures frontalières et je parle ici particulièrement de la frontière du nord du Nouveau-Brunswick avec le Québec. Je pense qu’il est de la responsabilité du gouvernement de venir en aide aux entreprises dans ces régions frontalières, qui font face à des réalités différentes que celles de Moncton ou de Fredericton », avance-t-il.
Il croit également qu’une approche ciblée devrait être développée pour appuyer certaines entreprises du milieu touristique, de l’hébergement, de la restauration, ainsi que des arts et de la culture.
« Je souhaite aussi voir un programme d’infrastructures quant à l’Internet haute vitesse, particulièrement en milieu rural. La pandémie a illustré les inégalités qui existent quant à l’accès à Internet au Nouveau-Brunswick », dit-il.
Cela créerait un levier économique à court et à long termes avec non seulement une création d’emploi pendant la construction, mais aussi une façon d’attirer plus de gens dans la province grâce au télétravail. Et pour ce faire, la province devra également maintenir ses services aériens pour faciliter les va-et-vient avec les grands centres.
« Un autre élément qui est sur le radar est toute l’incertitude qui règne en ce moment à savoir quelles vont être les règles du jeu ou quelle sera la situation dans six semaines, trois mois ou six mois. »