PLUS COMPLIQUÉ, PLUS COÛTEUX
Les fournisseurs et les distributeurs sentent les contrecoups de la pandémie depuis plusieurs mois. Pris entre les producteurs et les consommateurs, ils mettent les bouchées doubles en attendant que ça passe.
Lorsque la pandémie est venue tout chambouler et que l’économie a été mise sur pause, en mars, le gérant du marketing du Groupe Elmwood n’avait pas la moindre idée à quoi s’attendre.
«On était un peu préoccupés, on ne savait pas si on allait rester occupés», raconte Jon Stephenson en entrevue.
L’entreprise pour laquelle il travaille est notamment propriétaire de quatre quincailleries Home Hardware dans le Grand Moncton. Ses clients vont du charpentier du dimanche au gros joueur qui gère des projets majeurs.
Jon Stephenson et ses collègues ont rapidement réalisé qu’ils n’allaient pas se tourner les pouces durant la pandémie. Au contraire.
Dès l’arrivée du beau temps, leurs quincailleries ont roulé à plein régime. Les commandes arrivaient à la tonne, sur le web et en personne.
Le bois traité – qui est enduit d’un produit qui retarde la pourriture – arrivait parfois même encore humide, tellement la production était effrénée afin de tenter de répondre à l’explosion de la demande. De plus, le contre-plaqué (le «plywood») a commencé à se faire rare.
Jon Stephenson explique que l’approvisionnement est resté difficile pendant quelque temps. Les prix, établis par leurs fournisseurs, n’ont pas tardé à monter en flèche.
«La demande était exponentielle et l’offre n’était pas là, alors les prix ont augmenté.»
En plus de la hausse de la demande pour les matériaux de construction, bon nombre de fournisseurs ont fait face à des problèmes de toutes sortes: fermeture d’usines, cas de COVID-19, mesures pour freiner la propagation du virus, etc. Cela a contribué à la flambée des prix.
Certaines chaînes d’approvisionnement se sont stabilisées depuis, rapporte Jon Stephenson. «Le plywood est beaucoup mieux, ils en produisent plus», dit-il.
Le prix de certains produits reste toutefois élevé dans l’ensemble de l’industrie.
«Pour vous donner une idée; un pouce de bois traité, normalement c’est environ environ de 30 à 40 cents. Là, c’est à peu près à 1$ le pouce. Il y a encore certaines tailles qui ne sont pas disponibles», dit-il.
Il s’attend maintenant à ce que les fournisseurs profitent de l’accalmie hivernale pour se préparer à la prochaine saison de construction.
«Ils vont augmenter leur production pour se préparer. Déjà, ça commence à être plus facile d’avoir des matériaux dont on a besoin parce que les projets arrivent vers la fin.» ■
«En avril et en mai, les entrepreneurs ont commencé à faire des nouveaux patios, des clôtures, des contours de piscines, toutes sortes de projets. Le bois traité, c’est là que le coup a été le plus dur. Nos stocks étaient complètement épuisés. Notre distributeur n’avait rien. Il essayaient de produire autant que possible», dit-il.