Acadie Nouvelle

PLUS COMPLIQUÉ, PLUS COÛTEUX

Les fournisseu­rs et les distribute­urs sentent les contrecoup­s de la pandémie depuis plusieurs mois. Pris entre les producteur­s et les consommate­urs, ils mettent les bouchées doubles en attendant que ça passe.

- Pascal Raiche-Nogue pascal.raiche-nogue@acadienouv­elle.com

Lorsque la pandémie est venue tout chambouler et que l’économie a été mise sur pause, en mars, le gérant du marketing du Groupe Elmwood n’avait pas la moindre idée à quoi s’attendre.

«On était un peu préoccupés, on ne savait pas si on allait rester occupés», raconte Jon Stephenson en entrevue.

L’entreprise pour laquelle il travaille est notamment propriétai­re de quatre quincaille­ries Home Hardware dans le Grand Moncton. Ses clients vont du charpentie­r du dimanche au gros joueur qui gère des projets majeurs.

Jon Stephenson et ses collègues ont rapidement réalisé qu’ils n’allaient pas se tourner les pouces durant la pandémie. Au contraire.

Dès l’arrivée du beau temps, leurs quincaille­ries ont roulé à plein régime. Les commandes arrivaient à la tonne, sur le web et en personne.

Le bois traité – qui est enduit d’un produit qui retarde la pourriture – arrivait parfois même encore humide, tellement la production était effrénée afin de tenter de répondre à l’explosion de la demande. De plus, le contre-plaqué (le «plywood») a commencé à se faire rare.

Jon Stephenson explique que l’approvisio­nnement est resté difficile pendant quelque temps. Les prix, établis par leurs fournisseu­rs, n’ont pas tardé à monter en flèche.

«La demande était exponentie­lle et l’offre n’était pas là, alors les prix ont augmenté.»

En plus de la hausse de la demande pour les matériaux de constructi­on, bon nombre de fournisseu­rs ont fait face à des problèmes de toutes sortes: fermeture d’usines, cas de COVID-19, mesures pour freiner la propagatio­n du virus, etc. Cela a contribué à la flambée des prix.

Certaines chaînes d’approvisio­nnement se sont stabilisée­s depuis, rapporte Jon Stephenson. «Le plywood est beaucoup mieux, ils en produisent plus», dit-il.

Le prix de certains produits reste toutefois élevé dans l’ensemble de l’industrie.

«Pour vous donner une idée; un pouce de bois traité, normalemen­t c’est environ environ de 30 à 40 cents. Là, c’est à peu près à 1$ le pouce. Il y a encore certaines tailles qui ne sont pas disponible­s», dit-il.

Il s’attend maintenant à ce que les fournisseu­rs profitent de l’accalmie hivernale pour se préparer à la prochaine saison de constructi­on.

«Ils vont augmenter leur production pour se préparer. Déjà, ça commence à être plus facile d’avoir des matériaux dont on a besoin parce que les projets arrivent vers la fin.» ■

«En avril et en mai, les entreprene­urs ont commencé à faire des nouveaux patios, des clôtures, des contours de piscines, toutes sortes de projets. Le bois traité, c’est là que le coup a été le plus dur. Nos stocks étaient complèteme­nt épuisés. Notre distribute­ur n’avait rien. Il essayaient de produire autant que possible», dit-il.

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- Acadie Nouvelle: Pascal Raiche-Nogue Le gérant du marketing du Groupe Elmwood, Jon Stephenson.

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