Les entrepreneurs doivent gérer des clients frustrés et impatients
Les consommateurs et les entrepreneurs en construction ne s’arrachent pas seulement le contreplaqué et le bois traité.
Les entrepreneurs ne le crient pas sur tous les toits pour ne pas effrayer les clients potentiels, mais certains produits sont livrés avec plusieurs semaines de retard.
L’un des dirigeants d’un important fabricant de fenêtres du Nouveau-Brunswick a accepté de nous parler de ce qu’il vit depuis le début. À une condition: que l’on taise son nom et celui de son entreprise.
En temps normal, lui et ses collègues réussissent à livrer la plupart de leurs commandes de fenêtres en trois ou quatre semaines.
«On est passé à du 6 à 8 semaines. C’est du jamais vu, on n’avait jamais dépassé trois ou quatre.»
Les vitres, ça va. C’est l’approvisionnement en PVC qui pose problème, dit-il. Son fournisseur a réduit dramatiquement sa production à cause des restrictions et des difficultés d’accès à la main d’oeuvre.
«Présentement, c’est celui qui crie le plus fort qui gagne (et qui obtient le PVC dont il a besoin). Moi, je peux commander du PVC pour mes fenêtres. Mais s’ils n’en ont pas en stock, ça peut prendre un mois. Ça pousse mes délais», dit-il en entrevue téléphonique.
Il n’est pas rare que son fournisseur lui dise qu’il recevra sa commande la semaine suivante. Il commande donc les autres matériaux dont il a besoin pour manufacturer des fenêtres.
«Moi, je prépare ma production. Les vitres entrent, mais là tout d’un coup le
PVC est en retard.»
Il se retrouve donc avec des matériaux inutilisables, des employés qui ne peuvent pas faire leur travail et des clients frustrés. Cette situation est difficile à gérer, reconnaît-il.
«On s’est fait dire un moment donné “ouin, mais tu m’as dit trois semaines”. Si tout va bien et que le PVC arrive à temps, ça va. Mais ce n’est pas moi qui produis le PVC. Je ne truck, fait que...»
Au moins son fournisseur de PVC n’a pas augmenté ses prix. Mais c’est une bien mince consolation, puisque les livraisons retardées lui causent bien des ennuis.
«Dans toute cette histoire-là, ce que je trouve le plus difficile c’est que je suis comme le jambon entre les deux tranches de pain. Le contracteur comprend ce qui se passe. Les gens qui sont dans l’industrie comprennent. Mais le particulier qui veut finir son gazebo, pour lui c’est comme si la pandémie n’existait pas. On peut manger beaucoup de pas belles paroles ces joursci», raconte notre intervenant.
Comme bien des gens dans l’industrie de la construction, il a hâte que la tempête prenne fin. l’ai pas eu sur le
«On ne voit pas la lumière au bout du tunnel. Surtout qu’au Québec (où sont certains fournisseurs de matériaux), ils retombent dans le rouge. Ça va probablement rester comme ça un bon petit bout.»
Il ajoute en riant que le temps des Fêtes ne pourrait pas arriver trop tôt.
«J’aimerais que les gens fassent preuve de patience. J’aimerais que les gens comprennent qu’on est des humains. On n’est pas des machines. [...]»
«Je peux te dire honnêtement que hâte en tabarouette aux vacances Noël!» ■ j’ai de