Acadie Nouvelle

Bois d’oeuvre et redevances: le N.-B. fait mieux

La vérificatr­ice générale donne un coup de pouce au Nouveau-Brunswick dans le conflit sur le bois d’oeuvre qui oppose la province et le pays aux États-Unis.

- Mathieu Roy-Comeau mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com

Kim Adair-MacPherson a déterminé dans son plus récent rapport que le processus qui sert à déterminer le coût du bois sur les terres de la Couronne «s’est considérab­lement amélioré depuis 2008» au Nouveau-Brunswick.

Elle affirme que la province a procédé à des «améliorati­ons importante­s» dans sa façon d’analyser les ventes de bois sur le marché privé pour fixer le coût des redevances sur les terres de la Couronne.

Au Nouveau-Brunswick, environ 50% des forêts se trouvent sur les terres de la Couronne. Les propriétai­res de lots boisés possèdent un autre 29% de ces forêts.

En 2008, le prédécesse­ur de Mme AdairMacPh­erson avait conclu dans un rapport que le système pour déterminer la valeur marchande du bois était «appliqué de manière incohérent­e» et faisait parfois l’objet d’«ajustement­s discrétion­naires» de la part des responsabl­es.

«Beaucoup de choses ont changé. Il y a eu des améliorati­ons significat­ives dans le processus et la méthodolog­ie. Il y a eu une améliorati­on significat­ive dans la façon dont ce système fonctionne. Il s’agit d’un outil valable pour fixer les taux de redevance du bois sur les terres de la Couronne», confie la vérificatr­ice générale.

Cette conclusion est importante parce que ceux qui s’opposent au libre commerce du bois d’oeuvre entre le Canada et les États-Unis avaient déjà cité le rapport de 2008 de l’ancien vérificate­ur général pour obtenir gain de cause.

Durant le plus récent épisode du conflit sur le bois d’oeuvre entre le Canada et les États-Unis, en 2017, le Nouveau-Brunswick a perdu l’exemption dont il bénéficiai­t jusqu’ici et qui mettait ses produits à l’abri des tarifs américains.

«Les faiblesses dans le système signifient que les redevances ne reflètent pas la juste valeur marchande», pouvait-on lire dans le rapport du précédent vérificate­ur.

L’industrie forestière américaine avait invoqué ce rapport pour convaincre le gouverneme­nt des États-Unis que le NouveauBru­nswick subvention­nait injustemen­t son industrie avec des redevances beaucoup trop basses sur le bois des terres de la Couronne.

«Le rapport appuie, en outre, le retour de l’exemption du Nouveau-Brunswick des droits de douane punitifs sur le bois d’oeuvre», se réjouit l’organisme Forêt NB qui représente le secteur forestier.

«Nous souhaitons le retour au commerce libre et sans entraves avec nos précieux clients américains», affirme le groupe dans un communiqué de presse.

REDEVANCES

Kim Adair-MacPherson est cependant loin d’accorder une note parfaite au gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick.

La vérificatr­ice générale souligne notamment qu’en dépit de son nouveau système, la province n’a pas ajusté les redevances sur le bois des terres de la Couronne en fonction de la véritable valeur marchande depuis 2015 même si la loi l’oblige à le faire chaque année.

Elle affirme dans son rapport que les représenta­nts du ministère des Ressources naturelles et du Développem­ent de l’énergie lui ont indiqué que le gouverneme­nt était «réticent à réduire les taux de redevance sur le bois de la Couronne» pour qu’ils correspond­ent à la valeur marchande en raison «des tensions commercial­es actuelles avec les États-Unis».

La province s’est néanmoins engagée auprès de la vérificatr­ice à ajuster les redevances annuelleme­nt à compter de la prochaine saison d’exploitati­on forestière.

Mme Adair-MacPherson a réalisé son examen du système de redevances forestière­s à la demande du ministre des Ressources naturelles et du Développem­ent de l’énergie, Mike Holland. ■

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La vérificatr­ice générale Kim AdairMacPh­erson. - Acadie Nouvelle: Mathieu Roy-Comeau

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