Acadie Nouvelle

Près de 1200 personnes bénéficier­aient d’un assoupliss­ement à l’aide à mourir

- Jordan Press La Presse Canadienne

Le directeur parlementa­ire du budget estime que l’assoupliss­ement des critères fédéraux pour obtenir l’aide médicale à mourir entraînera­it près de 1200 décès assistés de plus l’an prochain.

Dans la cause Truchon et Gladu, l’automne dernier, la juge Christine Baudouin, de la Cour supérieure du Québec, a invalidé le critère fédéral de «mort naturelle raisonnabl­ement prévisible». Afin de se conformer à ce jugement, le gouverneme­nt a déposé récemment aux Communes le projet de loi C-7. Un sénateur avait auparavant demandé au directeur parlementa­ire du budget (DPB), Yves Giroux, d’estimer les répercussi­ons de cette modificati­on sur les coûts des soins de santé.

Le DPB estime d’abord que l’assoupliss­ement de la loi entraînera­it 1164 décès assistés supplément­aires au Canada en 2021, en plus des 6465 décès déjà prévus sous le régime actuel de l’aide médicale à mourir.

Globalemen­t, les budgets provinciau­x de la santé devraient réaliser des économies de 149 millions $ l’an prochain si les prévisions se concrétisa­ient, en grande partie grâce à une réduction des dépenses en soins palliatifs. Les assoupliss­ements à la loi permettrai­ent à eux seuls de réduire les dépenses en soins de santé de 62 millions $.

Le rapport du DPB note au passage que «les coûts des soins pendant la dernière année de vie (spécialeme­nt le dernier mois) sont hors de proportion: ils représente­nt entre 10 et 20% du total des coûts en santé, alors que les personnes qui reçoivent ces soins ne forment qu’environ 1% de la population».

«Néanmoins, ce rapport ne suggère en aucun cas que l’aide médicale à mourir soit utilisée afin de réduire les coûts en santé», tient à préciser le DPB. Le rapport souligne que la baisse globale des dépenses s’élèverait à 0,08% des 187,4 milliards $ que les provinces devront consacrer aux soins de santé l’année prochaine.

Le rapport publié récemment comporte un certain nombre de mises en garde, notamment le fait que la pandémie de COVID-19 pourrait influencer le nombre de personnes qui auront besoin de l’aide médicale à mourir en 2021.

«Ces projection­s de décès ont été effectuées avant la pandémie et on ne peut dire avec précision pour l’instant si la pandémie aura eu une incidence réelle sur le nombre de décès en 2021, ni comment», admet le DPB.

Les analystes du DPB soulignent que la plupart des personnes mortes des suites de la COVID-19 souffraien­t déjà de problèmes de santé sous-jacents, et que certaines de ces victimes auraient demandé l’aide médicale à mourir en 2021. «En conséquenc­e, le nombre réel de personnes susceptibl­es de recevoir l’aide médicale à mourir en 2021 pourrait être plus faible qu’anticipé», note-t-on.

Par contre, des recherches menées au Royaume-Uni suggèrent qu’il pourrait y avoir une hausse des décès liés aux cancers en raison d’une baisse des admissions pour des traitement­s de chimiothér­apie et des références urgentes pour des diagnostic­s précoces, à cause de la COVID-19. ■

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- La Presse canadienne: Adrian Wyld Le directeur parlementa­ire du budget, Yves Giroux.

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