Acadie Nouvelle

Festival (506): le rendez-vous musical de l’automne

Le Festival (506) qui prend son envol jeudi invite le public et les profession­nels de l'industrie musicale à découvrir les plus récentes production­s des musiciens néo-brunswicko­is à travers plus d'une vingtaine d'extraits de spectacle diffusés en ligne.

- Sylvie Mousseau sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com @SylvieMous­seau1

Le directeur général de Musique NB, Jean Surette, convient que le festival aura une ambiance différente cette année puisque l'événement a été repensé en mode virtuel. Les vitrines (extraits de spectacle) et les conférence­s sur l'industrie musicale prévues au programme ont été adaptées aux réalités actuelles, note-t-il.

«Même si l'avenir est incertain par rapport à la tournée, on trouvait important de continuer ce développem­ent», a déclaré Jean Surette.

La traditionn­elle remise des prix Musique NB lancera le bal jeudi soir. Dix-sept prix seront décernés lors de cette soirée diffusée sur la page Facebook de l'organisme. Animé par Christine Melanson et Don Lavendier depuis le Centre culturel Aberdeen, sans public, le gala mettra en vedette six artistes, dont les Hay Babies et le groupe Spoutnique. Si toutes les prestation­s ont été préenregis­trées, il reste que l'animation et la remise des prix se feront en direct. Christine Melanson souligne qu'ils pourront interagir de façon virtuelle avec le public et les lauréats.

«J'aime beaucoup les contrainte­s en écriture et en spectacle. On a eu besoin de penser le gala autrement pour essayer de voir ce qu'on pourrait faire avec ce médium-ci pour rendre la chose intéressan­te […] Tout l'esprit du gala est vraiment ludique», a affirmé celle qui anime le gala de Musique NB pour une deuxième année consécutiv­e.

En nomination dans quatre catégories, l'auteure-compositri­ce-interprète ne chômera pas pendant ces quatre journées consacrées à la musique néo-brunswicko­ise puisqu'elle offre deux extraits de spectacle avec son projet solo et son groupe Les Fireflies.

«Je suis vraiment contente que ça se fasse. Dans des temps aussi incertains, ça me fait vraiment du bien qu'il y ait des choses qui se passent.»

Outre l'aspect technique du format virtuel, Christine Melanson s'est préparée pour ses deux vitrines à peu près de la même façon que si elle avait été en salle devant un public de diffuseurs. Cela lui a même permis de faire plusieurs prises d'un même extrait de spectacle.

Elle essaie de garder l'essence de son spectacle dans un aperçu de 20 minutes. Si les échanges en personne et l'aspect convivial de l'événement lui manquent, il reste que la chanteuse et musicienne est heureuse de participer à la rencontre. Elle espère ainsi redonner un peu de vigueur à son album Cent millions d'années sorti trois jours avant le début du confinemen­t en mars dernier.

UN SECTEUR EN SUSPENS

Jean Surette souligne que le report et l'annulation des tournées et des spectacles ont freiné le développem­ent de public et des marchés. Ce sont littéralem­ent deux saisons importante­s de spectacles, l'été et l'automne, qui sont parties en fumée. «Et là, il y a plein d'albums qui sortent, mais c'est comme s'ils étaient en suspens en attendant de pouvoir jouer devant les gens. On ne veut pas qu'ils perdent l'habitude d'aller voir des spectacles. La qualité des production­s des spectacles en ligne est de mieux en mieux, même si ça ne peut pas remplacer le direct en salle», convient Jean Surette.

Vingt-quatre musiciens et groupes présentent des extraits de concert pendant le Festival (506).

On retrouve quelques artistes acadiens, dont Chloé Breault, Matt Boudreau, Baie, Émilie Landry et Phil Athanase. Leurs prestation­s ont été filmées plus tôt cet automne dans les studios de deux compagnies de production de Moncton et Fredericto­n.

Le Festival (506) c'est aussi une série de conférence­s sur divers sujets donnés par une dizaine de profession­nels de l'industrie. Les thèmes des conférence­s ont été fortement influencés par la pandémie et son impact. Comme les artistes ne peuvent pas faire de tournées, ils discuteron­t d'enjeux différents liés aux redevances, à l'édition, à la musique de film et de télévision, aux plateforme­s numériques de booking et de spectacles, aux contrats et aux communicat­ions.

Musique NB attend environ une cinquantai­ne de délégués, dont certains de la France et des États-Unis, plus particuliè­rement du Maine. La plateforme numérique utilisée par l'organisme permettra aux artistes et aux délégués d'échanger entre eux, ajoute M. Surette. De plus, des délégués qui n'avaient pas l'habitude d'assister au festival pour des questions de temps ou de déplacemen­t seront présents cette année, fait remarquer le directeur.

«Par exemple, le directeur de la programmat­ion du Festival d'été de Québec peut rarement venir à notre événement et cette année, il a accepté.»

Les gens peuvent se procurer des laissezpas­ser pour avoir accès au festival à travers le site web de Musique NB. Toutes les vitrines sont déjà en ligne. ■

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Christine Melanson
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