Acadie Nouvelle

UN PEU COINCÉS

- FRANCOISE ENGUEHARD

Je viens de passer une semaine à Chéticamp, comme la bulle atlantique nous le permet. Pour moi qui, avant, étais toujours partie par monts et par vaux, le fait de me retrouver hors de mon île après presque un an d’isolement avait quelque chose de très spécial: neuf heures de voiture pour traverser notre énorme île, presque autant du quai de Port aux Basques à celui de North Sydney.

En touchant terre au Cap Breton, on aurait juré qu’on était arrivé au bout de monde. «Quelle aventure!», se serait écriée mon amie Lucie. En passant, il n’y a guère que Marine Atlantique pour assurer son service aujourd’hui! Plus ça va, moins on a d’options pour se déplacer. Après Air Canada qui nous a abandonnés rapidement comme de vieilles chaussette­s, Via Rail qui a «suspendu» (un euphémisme pour «rayé de la carte») son service de Montréal à Halifax, voilà que WestJet nous largue à son tour, comme quoi, la jovialité légendaire de cette compagnie n’était que de la poudre aux yeux!

Bref, on a beau être dans une bulle, ça ne va pas faciliter nos déplacemen­ts. Encore heureux qu’il nous reste le service d’autobus entre le Nouveau-Brunswick, la NouvelleÉc­osse et l’Île-du-Prince-Édouard! Pendant ce temps, le gouverneme­nt fédéral dit travailler à une solution pour le service aérien régional, comme promis dans le discours du Trône. On n’écarte même pas d’investir dans Air Canada et WestJet. Je ne suis pas experte dans le domaine mais, personnell­ement, je m’inquiétera­is de voir l’État aider ces grosses compagnies qui ont toujours servi l’Atlantique du bout des lèvres, même quand les affaires allaient rondement.

Je préférerai­s de beaucoup qu’on tente d’aider les plus petites compagnies de notre région, Provincial Airlines ou Pascan par exemple qui, elles, ne nous abandonner­ont sans doute pas à la première occasion. Vivement qu’on puisse se souhaiter «bon voyage».

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