UNE AIDE INSUFFISANTE POUR BIEN DES PME
Les gouvernements ont créé une panoplie de programmes d’aide pour les petites et moyennes entreprises depuis le début de la pandémie. Est-ce que cela sera suffisant pour éviter la fermeture de nombreuses compagnies?
Parmi les programmes d’aide financière aux entreprises créés par les gouvernements depuis le début de la pandémie, seuls une partie sont destinés aux petites et moyennes entreprises.
Les Corporations au bénéfice du développement communautaire (CBDC) gèrent deux de ces programmes, l’un provenant du gouvernement provincial, l’autre du fédéral.
Depuis le début de la pandémie, à elles seules, les CBDC ont déjà approuvé 640 prêts pour des entreprises du N.-B., selon des données fournies à l’Acadie Nouvelle par l’Association des CBDC du N.-B.
Tous programmes confondus, cela équivaut à plus de 29 millions $ en prêts en quelques mois seulement.
Il ne s’agit que d’une partie de l’aide financière rendue disponible aux PME par les gouvernements depuis que la COVID-19 a fait son apparition au Canada.
Ce genre d’aide d’urgence est devenu essentiel pour plusieurs entreprises, selon Denis Roy, directeur général de la CBDC Chaleur.
En temps normal, cette CBDC approuve environ 90 prêts par année. Mais après les cinq premiers mois de la pandémie, elle en était déjà à 117 prêts.
«Ça donne l’ampleur de l’aide dont les entrepreneurs ont eu besoin pour passer au travers des fermetures temporaires de leur commerce.»
Avec tous ces programmes, Denis Roy croit que les PME se tirent d’affaire dans la région Chaleur, même si leurs chiffres sont loin d’être reluisants.
Selon lui, les entrepreneurs redoutent aussi que la deuxième vague du virus ne se répande dans leur région.
Il souligne tout de même que plusieurs secteurs d’affaires ont pu tirer leur épingle du jeu: les ventes des détaillants de roulottes, de véhicules tout-terrain, de vélos et de spas ont explosé pendant la pandémie.
Le secteur de la construction a aussi vu une augmentation fulgurante de la demande.
Malgré la multitude de programmes disponibles, certains entrepreneurs sont cependant passés entre les mailles du filet.
«Je pense que les très petits entrepreneurs ont été laissés pour compte, comme les compagnies qui emploient une ou deux personnes. On a pu les aider un peu, mais ça reste difficile parce qu’ils ne répondent pas aux critères des programmes fédéraux», dit Denis Roy.
La CBDC gère deux principaux programmes de soutien financier pour les PME affectées par la pandémie: le programme de fonds de roulement d’urgence du gouvernement du N.-B. et le Fonds d’aide et de relance régionale du gouvernement du Canada.
Le programme de fonds de roulement du N.-B., mis sur pied le 7 avril, a aidé 236 PME en offrant 16 597 250$ en crédit.
Les entreprises n’auront aucun intérêt à payer pendant les six premiers mois. Du 7e au 12e mois, seuls les intérêts seront perçus, et le remboursement du capital s’ajoutera à partir du 13e mois.
Le gouvernement du Canada a aussi mis sur pied d’autres programmes pour aider les entreprises, dont le Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes, la Subvention salariale d’urgence du Canada et l’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial.
Pour les entreprises du N-B. qui n’y sont pas éligibles, les CBDC ont aussi approuvé 12,5 millions $ en prêts au titre du Fonds d’aide et de relance régionale du gouvernement fédéral, disponible depuis le 25 mai.
Les demandes de 404 entreprises du N.B. ont été approuvées. Ces entreprises n’auront à payer aucun intérêt ni capital d’ici le 31 décembre 2022. Si les trois quarts du prêt sont remboursés d’ici là, le reste du prêt peut être radié.
Ce programme a permis de maintenir 1602 emplois, selon les données fournies au journal. ■