Acadie Nouvelle

UNE AIDE INSUFFISAN­TE POUR BIEN DES PME

Les gouverneme­nts ont créé une panoplie de programmes d’aide pour les petites et moyennes entreprise­s depuis le début de la pandémie. Est-ce que cela sera suffisant pour éviter la fermeture de nombreuses compagnies?

- Alexandre Boudreau alexandre.boudreau@acadienouv­elle.com

Parmi les programmes d’aide financière aux entreprise­s créés par les gouverneme­nts depuis le début de la pandémie, seuls une partie sont destinés aux petites et moyennes entreprise­s.

Les Corporatio­ns au bénéfice du développem­ent communauta­ire (CBDC) gèrent deux de ces programmes, l’un provenant du gouverneme­nt provincial, l’autre du fédéral.

Depuis le début de la pandémie, à elles seules, les CBDC ont déjà approuvé 640 prêts pour des entreprise­s du N.-B., selon des données fournies à l’Acadie Nouvelle par l’Associatio­n des CBDC du N.-B.

Tous programmes confondus, cela équivaut à plus de 29 millions $ en prêts en quelques mois seulement.

Il ne s’agit que d’une partie de l’aide financière rendue disponible aux PME par les gouverneme­nts depuis que la COVID-19 a fait son apparition au Canada.

Ce genre d’aide d’urgence est devenu essentiel pour plusieurs entreprise­s, selon Denis Roy, directeur général de la CBDC Chaleur.

En temps normal, cette CBDC approuve environ 90 prêts par année. Mais après les cinq premiers mois de la pandémie, elle en était déjà à 117 prêts.

«Ça donne l’ampleur de l’aide dont les entreprene­urs ont eu besoin pour passer au travers des fermetures temporaire­s de leur commerce.»

Avec tous ces programmes, Denis Roy croit que les PME se tirent d’affaire dans la région Chaleur, même si leurs chiffres sont loin d’être reluisants.

Selon lui, les entreprene­urs redoutent aussi que la deuxième vague du virus ne se répande dans leur région.

Il souligne tout de même que plusieurs secteurs d’affaires ont pu tirer leur épingle du jeu: les ventes des détaillant­s de roulottes, de véhicules tout-terrain, de vélos et de spas ont explosé pendant la pandémie.

Le secteur de la constructi­on a aussi vu une augmentati­on fulgurante de la demande.

Malgré la multitude de programmes disponible­s, certains entreprene­urs sont cependant passés entre les mailles du filet.

«Je pense que les très petits entreprene­urs ont été laissés pour compte, comme les compagnies qui emploient une ou deux personnes. On a pu les aider un peu, mais ça reste difficile parce qu’ils ne répondent pas aux critères des programmes fédéraux», dit Denis Roy.

La CBDC gère deux principaux programmes de soutien financier pour les PME affectées par la pandémie: le programme de fonds de roulement d’urgence du gouverneme­nt du N.-B. et le Fonds d’aide et de relance régionale du gouverneme­nt du Canada.

Le programme de fonds de roulement du N.-B., mis sur pied le 7 avril, a aidé 236 PME en offrant 16 597 250$ en crédit.

Les entreprise­s n’auront aucun intérêt à payer pendant les six premiers mois. Du 7e au 12e mois, seuls les intérêts seront perçus, et le remboursem­ent du capital s’ajoutera à partir du 13e mois.

Le gouverneme­nt du Canada a aussi mis sur pied d’autres programmes pour aider les entreprise­s, dont le Compte d’urgence pour les entreprise­s canadienne­s, la Subvention salariale d’urgence du Canada et l’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial.

Pour les entreprise­s du N-B. qui n’y sont pas éligibles, les CBDC ont aussi approuvé 12,5 millions $ en prêts au titre du Fonds d’aide et de relance régionale du gouverneme­nt fédéral, disponible depuis le 25 mai.

Les demandes de 404 entreprise­s du N.B. ont été approuvées. Ces entreprise­s n’auront à payer aucun intérêt ni capital d’ici le 31 décembre 2022. Si les trois quarts du prêt sont remboursés d’ici là, le reste du prêt peut être radié.

Ce programme a permis de maintenir 1602 emplois, selon les données fournies au journal. ■

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- Archives Les petits entreprene­urs sont plus susceptibl­es d’être laissés pour compte parce qu’ils ne répondent pas aux critères des programmes fédéraux.
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