Le Restigouche est particulièrement en difficulté
Dans la zone 5 (Campbellton et le Restigouche), plusieurs commerces ont dû fermer temporairement leurs portes depuis le retour en phase orange, le 10 octobre, comme les gymnases, les salons de coiffure et les spas.
Mais l’ajout de mesures de santé publique et la fermeture des frontières a aussi des effets sur les habitudes de consommation des gens, ce qui affecte d’autres commerces qui vivent une baisse généralisée de l’achalandage pendant la pandémie.
Michel Guitard, directeur général de la CBDC de Campbellton, convient qu’il sera difficile de remonter la pente pour plusieurs entreprises de la région.
«Cette situation-ci est vraiment critique pour les entreprises. Il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps. J’ai vraiment peur qu’on ne va pas sortir (de la phase orange) pour un bon bout.»
Certains entrepreneurs d’un âge avancé doivent mettre la clef sous la porte parce qu’ils ne peuvent trouver personne pour reprendre le flambeau.
Les programmes de prêts ne font pas non plus la joie de tous.
«Il y a eu de l’argent fédéral et on appelle les entreprises. Il y en a beaucoup qu’on peut aider, mais il y en a qui disent “non, on ne prendra pas ça parce que ça va nous reculer encore plus”», explique Michel Guitard.
En l’absence de subventions provinciales, Michel Guitard redoute aussi les retombées pour les entreprises qui se sont endettées pendant la pandémie - soit auprès des programmes gouvernementaux, de leurs institutions financières, ou des deux.
Des commerces qui ont été épargnés à cause des programmes de prêts pourraient devoir fermer lorsque ces obligations arriveront à terme, craint-il.
«Deux ans, ça vient vite. Les entreprises qui prennent des prêts, dans deux ans, je pense qu’il va y avoir un gros impact. Des subventions, ça aiderait.»
Il y a bien sûr la subvention salariale d’urgence du gouvernement fédéral, mais s’y inscrire peut être très compliqué pour des petites et moyennes entreprises. «C’est compliqué d’appliquer avec tout ce qu’ils demandent, ça prend quasiment un comptable pour ça, il faut qu’ils dépensent de l’argent pour le faire. Y’a pas une petite entreprise qui peut se permettre de faire ça toute seule», déplore-t-il.