Acadie Nouvelle

L’action de Cenovus perd plus de 7% après l’annonce de l’acquisitio­n de Husky

L’entente qui verra Cenovus Energy acquérir Husky Energy, une opération évaluée à environ 3,8 milliards $, entraînera probableme­nt davantage de mégafusion­s entre les grandes sociétés pétrolière­s et gazières canadienne­s, estime un analyste chevronné des sa

- Dan Healing La Presse Canadienne

«Ce n’est probableme­nt que le début de grosses transactio­ns dans le secteur énergétiqu­e canadien et cela soulève donc la question de savoir qui sera le prochain?» a observé lundi l’analyste Phil Skolnick, de Eight Capital, dans un rapport.

«Comme on le voit aux États-Unis avec l’accélérati­on des fusions et acquisitio­ns, lorsqu’il y a une transactio­n significat­ive, il est probable que d’autres suivent.»

Plusieurs observateu­rs de l’industrie désignent le producteur de sables bitumineux de Calgary MEG Energy comme principale cible potentiell­e, notamment en raison de l’échec de la tentative de prise de contrôle hostile de Husky de 3,3 milliards $ sur cette rivale de plus petite taille, il y a deux ans.

Dans son rapport, M. Skolnick présente des scénarios dans lesquels Canadian Natural Resources (CNQ) ou la Pétrolière Impériale rachètent MEG, tout en estimant également les chiffres qui seraient en cause si jamais Canadian Natural se combinait avec l’Impériale ou Suncor, ou si Suncor devait fusionner avec l’Impériale.

«Certains (scénarios) ont déjà été étudiés et j’en évoquais simplement de nouveaux — une fusion entre CNQ et Suncor n’est pas quelque chose que dont j’ai entendu parler, mais ce n’était pas le cas non plus pour Cenovus et Husky», a-t-il expliqué lors d’une entrevue.

Les analystes ont applaudi le regroupeme­nt surprise entre Cenovus et Husky, annoncé dimanche, pour ses avantages opérationn­els, mais ont critiqué la prime de plus de 20% allongée pour Husky.

«L’accord a un sens stratégiqu­e», a affirmé l’analyste Manav Gupta, de Credit Suisse, dans une note aux investisse­urs.

«À l’instar des sociétés d’exploratio­n et de production américaine­s, les sociétés énergétiqu­es canadienne­s doivent également se rassembler, réduire leurs coûts et devenir plus agiles pour mieux s’adapter à la baisse de la demande d’énergie dans le monde post-pandémique.»

Il a ajouté que la réputation de Cenovus en tant qu’exploitant efficace dans ses projets de sables bitumineux à injection de vapeur aiderait Husky à surmonter ses problèmes opérationn­els, notamment des coûts d’exploitati­on et administra­tifs plus élevés.

Les entreprise­s ont identifié 1,2 milliard $ en économies de coûts annuelles potentiell­es, qui comprendro­nt des réductions d’effectifs.

M. Gupta a ajouté que la prime était «excessive» et s’est joint à d’autres observateu­rs pour prédire que les actions de Cenovus se négocierai­ent à la baisse, comme elles l’ont fait dès lundi matin.

En après-midi, elles chutaient de 36 cents, soit 7,4%, pour se négocier à 4,52$ à la Bourse de Toronto. Le titre de Husky, quant à lui, gagnait 43 cents, ou 13,4% à 3,60$. ■

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