Acadie Nouvelle

Des primes de 3,6 M$ chez IQ malgré un rendement négatif l’an dernier

- Julien Arsenault La Presse Canadienne

Malgré une année qui s’est soldée par une perte nette de 180 millions $ et un rendement négatif de 5,1% — une performanc­e attribuée à la pandémie de COVID-19 —, 571 cadres et employés d’Investisse­ment Québec (IQ) ont pu se partager quelque 3,6 millions $ en primes.

La part du lion, environ 1,5 million $, a été distribuée à 476 employés syndiqués et non syndiqués, indiquent les données obtenues par La Presse Canadienne en vertu de la Loi sur l’accès à l’informatio­n. Les versements ont eu lieu en septembre.

Le montant global est moins élevé que les 5 millions $ octroyés par rapport à l’année précédente, mais le bras financier de l’État québécois, qui joue le rôle d’agence de développem­ent économique et de société de financemen­t, venait de conclure un exercice où les profits avaient bondi de 13,6%, à 300 millions $.

Dans sa réponse, IQ a souligné qu’en dépit du rendement négatif en 2020, la performanc­e sur trois ans s’était maintenue à 3%, «en adéquation avec la cible fixée par le gouverneme­nt en vertu de la loi», ajoutant que le portefeuil­le sous gestion avait pour sa part affiché une progressio­n de 8% pour atteindre 4,6 milliards $.

«Bien qu’Investisse­ment Québec soit une société d’État, elle opère en situation de non-monopole, dans un environnem­ent hautement compétitif en matière de rétention de talents, a-t-on fait valoir. Son programme de rémunérati­on incitative s’appuie aussi sur les pratiques courantes de l’industrie.»

IQ a ajouté que sa formule du calcul de la rémunérati­on incitative tenait compte de facteurs évaluant la performanc­e financière, mais aussi d’autres éléments, qui évaluent la valeur des interventi­ons financière­s, «l’expérience client» ainsi que la performanc­e individuel­le.

Le président-directeur général, Guy LeBlanc, a eu droit à une prime de 100 000$ même si cette somme ne figurait pas dans le plus récent rapport annuel. Selon une porte-parole de la société d’État, Gladys Caron, c’est parce que le montant n’avait pas été déboursé. Environ 842 000 ont été distribués à 15 vice-présidents. Les 95 gestionnai­res de la société d’État ont eu droit à une somme totalisant 1,47 million $.

Au cours d’une conférence téléphoniq­ue, le 29 septembre, le grand patron d’IQ avait fait valoir que, n’eût été la propagatio­n du nouveau coronaviru­s, des profits auraient de nouveau été engrangés.

Les résultats du dernier exercice ont essentiell­ement été plombés par une hausse significat­ive des dotations aux pertes de crédit, qui ont presque triplé pour s’établir à 267 millions $, une réévaluati­on à la baisse de la valeur de plusieurs placements et des pertes enregistré­es par des entreprise­s associées.

Parallèlem­ent à la rémunérati­on incitative octroyée aux cadres et employés chez IQ, une indemnité d’environ 425 000$ avait été versée dans la foulée du départ d’un premier vice-président, Paul Buron, survenu en janvier.

Interrogé le mois dernier à propos des circonstan­ces entourant le départ de M. Buron, le grand patron d’IQ n’avait pas voulu fournir de détails.

En 2017-2018, près de 4 millions $ en primes avaient été distribués à 515 personnes. ■

«La performanc­e financière de la société, évaluée au 31 mars, au plus creux de la crise due à la pandémie mondiale, a été significat­ivement affectée», a réitéré le bras financier de l’État, dans sa réponse à la demande d’accès à l’informatio­n.

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