La question qui pose le plus de frictions
Selon Patricia Bernard, le gouvernement fédéral a certes mis sur pied divers programmes pour apaiser les Autochtones au cours des année, mais n’a pas réglé la question la plus importante et qui cause le plus de frictions; l’accès à la ressource.
«Ils ignorent la question et ils n’y consacrent pas des ressources ou d’efforts. Et maintenant, la crise éclate et ça ne va pas juste se passer en Nouvelle-Écosse. Ça va probablement se passer partout jusqu’à ce que le MPO décide de prendre ça au sérieux et qu’il négocie de façon significative. Il ne faut pas simplement qu’il dise “voici ce que l’on a décidé.” Il faut que l’on s’assoie et que l’on décide quelque chose ensemble. Et ça ne se passe pas.» Patricia Bernard sait bien que certaines communautés se sont entendues avec le gouvernement fédéral sans passer par les tribunaux et sans lancer leur propre pêche autoréglementée.
C’est ce qu’ont fait les communautés mi’kmaq néo-brunswickoises d’Elsipogtog et d’Esgenoôpetitj en 2019. Elles ont signé une entente provisoire de dix ans avec Ottawa. «Si vous essayez de joindre quelqu’un au MPO, ils ne feront probablement pas de commentaire parce que c’est en litige. Mais en gros, ils nous ont dit qu’ils pensaient que l’on devrait régler cela dans le cadre des tables négociations de réconciliation (à l’instar d’Elsipogtog et d’Esgenoôpetitj).»
Mais avant de penser à participer à un tel processus, dit-elle, les torts du passé doivent être réparés et les communautés de Matawaskiye et de Neqotkuk doivent obtenir une compensation pour les revenus perdus parce qu’elles n’ont pas eu accès à la ressource pendant de si nombreuses années.
«Si quelqu’un a fait du tort à quelqu’un d’autre dans le passé, il faut régler cela avant d’aller plus loin. [...] En gros, ce qu’on dit (au gouvernement fédéral) c’est que vous devez régler cela avant que l’on s’assoie à la table de négociation sur la réconciliation», affirme la cheffe Patricia Bernard.