UN CHANGEMENT D’HEURE BÉNÉFIQUE?
Les Néo-Brunswickois devront ajuster leurs montres, samedi soir, alors que la province revient à l’heure normale. Si plusieurs redoutent le changement, un expert du sommeil explique comment en tirer le meilleur.
L’heure normale, comparativement à l’heure avancée (en été), traîne une bien mauvaise réputation.
Souvent blâmée pour les dérèglements d’humeur, d’appétit et de sommeil, les experts démontrent pourtant qu’elle serait plus naturelle que l’heure avancée.
«Le changement d’heure qui s’en vient sera bénéfique», affirme le chercheur Jean -Philippe Chaput.
«Il n’y aura pas vraiment d’effets secondaires, sauf pour les parents de jeunes enfants qui se lèveront une heure plus tôt dimanche, et les gens qui sont affectés par le manque de soleil.»
Lorsque l’horloge est réglée à l’heure normale, l’avant-midi et l’après-midi ont le même nombre d’heures de clarté.
Il serait alors plus facile de suivre le rythme naturel du soleil.
«On sait que pour réguler notre cycle sommeil-réveil, soit notre horloge biologique interne, il faut être exposé à la lumière du soleil le plus longtemps possible. Pour ceux qui se lèvent à 7h, par exemple, le changement sera positif parce qu’il fera maintenant jour jusqu’à 19h.»
Ceux qui se lèvent tard ou qui ont un horaire de sommeil variable auraient spécialement intérêt à prendre de l’air frais et à faire de l’exercice à l’extérieur pendant les heures de clarté afin de prévenir le risque de troubles d’humeur.
M. Chaput suggère d’ailleurs à tous les Néo-Brunswickois, peu importe leur habitude de sommeil, de rester actifs et s’exposer au soleil le plus possible pendant la saison froide.
Il rappelle que le manque de luminosité est associé à un risque élevé de suicides et de dépression.
LA PANDÉMIE AURAIT AMÉLIORÉ LE SOMMEIL
La pandémie a été néfaste pour le stress, mais aurait tout de même amélioré le sommeil de plusieurs Canadiens.
M. Chaput explique que la flexibilité du télétravail, qui s’est répandu depuis le mois de mars, permet aujourd’hui un sommeil plus complet.
«Dans les premières semaines du confinement, on a observé que le sommeil des gens était perturbé surtout par le stress et l’incertitude, mais après quelques semaines, on a observé un grand segment de la population qui dormait plus et même mieux.»
Le télétravail et l’école à la maison auraient permis aux familles d’allouer au sommeil, le temps normalement consacré au déplacement.
La flexibilité des horaires de travail contribuerait aussi à cette amélioration.
«Il est recommandé de dormir un minimum de sept heures par jour, mais avant la pandémie, les gens ne dormaient pas assez pendant la semaine et faisaient du rattrapage le week-end. Ce rattrapage-là, on le voit moins étant donné que pour certains, il n’y a plus de grandes différences entre un jeudi et un samedi, par exemple.»
Un rappel que les besoins de sommeil sont plus élevés pour les jeunes.
Les enfants d’âge scolaire devraient dormir un minimum de 9 à 11 heures par nuit et les adolescents de 14 à 17 ans, de 8 à 10 heures.
LE CHANGEMENT D’HEURE BIENTÔT CHOSE DU PASSÉ?
Le changement d’heure a été instauré il y a une centaine d’années dans le but d’économiser de l’énergie pour participer à l’effort de guerre.
Depuis, les études ont toutefois démontré qu’il ne fonctionnait pas de cette façon.
«Ce n’est pas vrai que ça sauve de l’argent. Ça rajoute de la complexité à nos vies, entre autres dans la télécommunication entre les différents pays ou dans le transport (...) Pour enlever cette complexité, il serait idéal d’éliminer le changement d’heure à travers le monde», a avancé le chercheur. ■