Acadie Nouvelle

Gilles Lanteigne quitte Vitalité avec l’espoir d’une réforme en santé

- Jean-François Boisvert restigouch­e@acadienouv­elle.com @JFBjournal­iste

Le gouverneme­nt aurait bien aimé le garder en poste encore quelques mois, surtout en pleine période de pandémie, mais l’heure de la retraite a sonné. Vendredi, le président-directeur général du Réseau de santé Vitalité, Gilles Lanteigne, a rendu les clés de son bureau.

Gilles Lanteigne a été nommé à l’été 2015. Il succédait alors à Jean Castonguay qui assurait l’intérim depuis le congédieme­nt de Rino Volpé. Fait à souligner, M. Lanteigne est le premier PDG à s’être rendu jusqu’au terme de son mandat depuis la création du réseau en 2008.

Ces cinq dernières années n’auront pas été de tout repos pour le PDG alors qu’à l’instar d’un peu partout au pays, le réseau a dû composer avec la dure réalité du manque de personnel.

En dépit des défis rencontrés, M. Lanteigne croit avoir contribué à faire cheminer le réseau

dans la bonne direction au cinq dernières années.

«On a appris à travailler tous ensemble, à cesser de le faire en silo, chacun de son côté. La pandémie, aussi malheureus­e soit-elle, a donné une occasion extraordin­aire à notre réseau de montrer ce potentiel de collaborat­ion», indique le PDG.

LE PDG «MAL-AIMÉ»

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Le règne de M. Lanteigne à la barre de Vitalité est toutefois loin de faire l’unanimité. Au cours de son mandat, plusieurs l’ont pris en grippe, certains même avec passion. Son congédieme­nt fut exigé à plus d’une reprise. Questionné à ce sujet, le PDG dit être bien au fait que sa cote de popularité est variable en Acadie.

«Les attaques à mon égard ont été nombreuses. En fait, je me suis probableme­nt fait critiquer plus souvent que le réseau lui-même. Et je comprends jusqu’à un certain point, car les gens qui se sentaient menacés, ils croyaient qu’on s’en prenaient à eux alors que ce n’était pas du tout l’objectif. Il y a des gens, des groupes, que nous n’avons pas réussi à convaincre que nos options étaient les meilleures, et c’est normal», soutient le PDG.

S’il accepte la critique, il estime qu’on devrait au même titre souligner les bons coups réalisés. «Est-ce que l’on peut faire mieux? Tout à fait! Il y a toujours place à améliorati­on», lance-t-il.

«Les choses évoluent très vite en santé, elles sont continuell­ement en changement. Malheureus­ement, il y a des gens qui sont réfractair­es aux changement­s et qui ne font que regarder ce qui va un peu moins bien au lieu des nombreux progrès. Mais ce que je peux dire, c’est qu’il y a eu des projets majeurs et structuran­ts dans chacun de nos établissem­ents», indique M. Lanteigne.

RÉFORME

Pour le PDG sortant, ce qui a manqué au cours de son mandat c’est la volonté politique d’y aller avec une réforme en profondeur du domaine de la santé. Cette réforme, il la souhaite à son successeur.

«On voit qu’en ce moment, il y a peut-être un peu plus d’appétit de la part du gouverneme­nt de réformer certaines choses. On le voit avec l’éducation et le monde municipal. Je souhaite que ça arrive aussi en santé, car nous avons besoin d’une réforme. On ne doit pas avoir peur de débattre d’idées, de remettre en question certaines pratiques, de prendre nos distances des anciens modèles de livraisons des services de soins de santé», dit-il.

À ce sujet, il cite en tête de liste les services à domicile. Selon lui, il faut absolument en faire davantage pour aider les gens à la maison plutôt que de les garder à l’hôpital.

«Les besoins changent alors que la population a beaucoup vieilli. La conséquenc­e c’est que l’actuel modèle de livraison de services de soins n’est plus adéquat. Nos hôpitaux sont congestion­nés par certaines catégories de patients qui seraient mieux ailleurs, et cela surcharge les urgences. C’est tout un système qui doit être revu et amélioré, et moi je crois que ça passe en bonne partie par le service à domicile», dit-il. ■

«Le Réseau de santé Vitalité est un bijou et ce fut pour moi un privilège d’avoir pu y contribuer. On a des gens extraordin­aires qui travaillen­t dans cette organisati­on», a confié le principal intéressé au journal, la veille de son départ.

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