Acadie Nouvelle

Avortement: poursuite contre le gouverneme­nt

L’Associatio­n canadienne des libertés civiles (ACLC) met sa menace à exécution et lance une poursuite contre le gouverneme­nt du Nouveau-Brunswick en vue d’éliminer les restrictio­ns concernant l’accès à l’avortement.

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L’organisme a transmis un avis officiel au gouverneme­nt de Blaine Higgs, jeudi, indiquant son intention de le poursuivre.

«Nous sommes déterminés à défendre les droits des femmes, des jeunes filles et des personnes transgenre­s de la province et nous n’allons pas reculer», a déclaré le directeur général de l’ACLC, Michael Bryant.

La législatio­n néo-brunswicko­ise oblige le demandeur à donner un préavis de 60 jours au gouverneme­nt avant d’intenter une poursuite contre la province.

L’ACLC demande au gouverneme­nt de renoncer à ce délai de soixante jours en raison notamment «du caractère sensible au temps» du droit des femmes à l’avortement.

L’organisme rappelle notamment la fermeture prévue de la Clinique 554 de Fredericto­n, la seule clinique d’avortement en milieu non hospitalie­r au NouveauBru­nswick, en raison du refus du gouverneme­nt d’y financer les avortement­s chirurgica­ux.

«Seuls trois hôpitaux, situés dans deux villes de la province, sont autorisés à pratiquer des avortement­s. En raison du règlement 84-20, 90% de la population de la province n’a pas accès à des services d’avortement adéquats dans sa collectivi­té», selon la directrice du Programme d’égalité de l’ACLC, Noa Mendelsohn Aviv.

L’associatio­n espère convaincre la cour d’invalider la section du règlement 84-20 qui interdit le paiement par l’Assurance-maladie des avortement­s chirurgica­ux pratiqués en dehors des trois hôpitaux désignés à Moncton et Bathurst.

Un porte-parole du ministère de la Santé a indiqué par courriel que le gouverneme­nt ne ferait pas de commentair­e puisque l’affaire est devant les tribunaux.

L’un des arguments juridiques présentés par l’ACLC est que cette restrictio­n contre le remboursem­ent des avortement­s chirurgica­ux pratiqués en clinique va à l’encontre de la Loi canadienne sur la santé.

Le gouverneme­nt fédéral a déjà indiqué qu’il était d’accord avec cette interpréta­tion de la loi en sanctionna­nt financière­ment le Nouveau-Brunswick plus tôt cette année pour tous les avortement­s effectués à la Clinique 554 non remboursés par l’Assurance-maladie.

La ministre fédérale de la Santé, Patty Hajdu, a cependant fini par annuler sa sanction en retournant l’argent à la province en expliquant qu’aucune province ne devrait être privée de financemen­t en santé durant la pandémie de COVID-19. - MRC ■

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