Le coeur à l’ouvrage
Marcel Larocque Président de l’AFANB
Pour 15,30 $ l’heure, elles s’occupent de personnes qui ont besoin d’aide pour se laver et s’habiller, pour préparer les repas et pour faire le ménage tout en faisant leur possible pour égayer leur journée. On les appelle des préposées aux soins à domicile. Ces travailleuses essentielles ne sont pas remboursées pour leurs frais de déplacement, n’ont aucune sécurité d’emploi, pas de fonds de pension ni même d’assurances si elles se blessent en soulevant une des personnes dont elles s’occupent.
Selon un rapport que vient de publier la Coalition pour l’équité salariale, ce travail vaut en réalité 22$ l’heure. Si on considère que ces employées passent en moyenne quatre heures par semaine par client, cela revient à 88$ par semaine. Chacune des personnes dont ces femmes s’occupent coûterait près de 880$ par semaine si elles ne recevaient pas cette aide dont elles ont besoin et qu’elles devaient être hébergées dans un foyer de soins spéciaux. En gros, cela représente 800$ de plus par semaine, soit 42 000$ par année.
Il est temps que le gouvernement reconnaisse la valeur réelle du travail effectué par les préposées de soins à domicile et qu’il s’assure qu’elles soient payées en conséquence. À mesure que la population vieillit, le travail de ces personnes devient de plus en plus important. Améliorer les conditions de travail des préposés de soins à domicile, c’est aider à réduire la pénurie de personnel dans ce domaine et c’est permettre aux aînés de rester chez eux le plus longtemps possible, ce qu’ils réclament depuis des années et qui coûte beaucoup moins cher au gouvernement.
C’est une question de gros bon sens. C’est aussi une question de justice: ce n’est pas parce qu’on a le coeur à l’ouvrage qu’on mérite un plus petit salaire, au contraire!