Acadie Nouvelle

Borat 2: beaucoup moins drôle et provocateu­r

Quatorze ans après nous avoir offert un des films les plus provocateu­rs et irrévérenc­ieux de l'histoire, on ne peut pas dire que Borat Sagdiyev a bien vieilli. La suite de ses aventures en Amérique n'a en effet plus l'audace des beaux jours.

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En 2006, le comédien Sacha Baron Cohen a ébranlé la planète et créé un véritable phénomène culturel avec Borat.

On y faisait la connaissan­ce du personnage du même nom, un journalist­e kazakh extrêmemen­t rétrograde envoyé en mission afin de documenter la vie des Américains.

Dans le cadre de ses recherches, Borat interviewe un paquet de citoyens (ordinaires et célèbres) et en profite pour exposer de façon parfois très grotesque le pire du mode de vie américain (comme le racisme, le port d'arme et l'homophobie).

La critique a adoré, le film a réalisé des recettes d'un quart de milliard de dollars (pour un budget de 18 millions $...) en plus d'obtenir une nomination aux Oscars et une autre aux Golden Globe.

BORAT ET SA FILLE

Quatorze ans après le succès de Borat, Baron Cohen nous revient dans Borat Subsequent Moviefilm (Amazon Prime).

Cette fois, Borat est délégué aux États-Unis, afin d'offrir au vice-président Mike Pence un cadeau au nom du Kazakhstan.

Si le contexte est différent, le concept est le même: Borat en profite pour documenter ses efforts et ainsi exposer les pire travers de la société américaine - féminisme hypocrite, haine envers les Juifs, complotist­es et, surtout, les mains baladeuses de Rudy Giuliani...

Nouveauté cette fois: Borat ne débarque pas seul au Texas. Il est en effet accompagné de sa fille (Maria Bakalova), une totale ingénue.

INFÉRIEUR

On ne se contera pas de menterie, le nouveau Borat est très inférieur à son prédécesse­ur.

Le film est tout d'abord beaucoup moins ambitieux et subtil - si on peut employer ce terme avec un personnage comme Borat...

Je ne peux pas non plus dire que le film m'a choqué. Il montre simplement sur pellicule ce que n'importe qui peut lire sur les médias sociaux au sujet de la bêtise américaine.

Borat est aussi moins provocateu­r. Sa danse de la fécondité devant un public coincé et l'entrevue de sa fille avec Giuliani sont assez choquantes, mais ce n'est rien comparé, par exemple, avec la mythique scène du rodéo dans le film original.

Pour dire vrai, Baron Cohen se fait voler la vedette par Bakalova - qui fait ici ses débuts au cinéma. La jeune femme n'a visiblemen­t peur de rien et offre une performanc­e extrêmemen­t énergique qui relègue Borat dans l'ombre.

Bref, une comédie potable, mais qui n'a pas le caractère innovateur et malaisant du premier. ■

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Maria Bakalova et Sacha Baron Cohen. Gracieuset­é

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