FRUSTRATIONS À SHEDIAC
Les rénovations de l’École Louis-J.Robichaud, entamées en 2017, sont toujours en suspens depuis que le gouvernement a sabré les dépenses en infrastructures en 2018.
Que ce soit des tuiles craquelées ou de l’équipement à remplacer, les réparations sont monnaie courante à l’école secondaire de Shediac. Cela pourrait cependant être évité si la rénovation de l’école était achevée, selon la directrice Michelle Bertin.
Les rénovations lancées en 2017 sous le gouvernement libéral de Brian Gallant avaient pour but d’ajouter 30 années de vie à l’école construite en 1969.
Les travaux d’une valeur totale de 13 millions $ étaient cependant sur la liste des projets avortés par le gouvernement de Blaine Higgs en décembre 2018, lors du dépôt de son budget d’immobilisations.
«La rénovation mi-vie était sur huit phases, et seulement trois phases ont été complétées. On a une nouvelle classe culinaire, une salle de couture et quelques nouvelles classes», dit la directrice.
Michelle Bertin, qui travaille dans cette école depuis 20 ans, se souvient que les gens se disaient déjà en 2010 que l’école avait besoin d’une cure de jouvence.
Dix ans plus tard, ces rénovations ne sont toujours pas entamées.
L’échéancier d’origine prévoyait que les travaux seraient complétés en décembre 2020. Cette date approche, mais Michelle Bertin n’a reçu aucun signe de vie de la part du ministère de l’Éducation par rapport à la suite du projet.
La priorité numéro un, selon elle, sont les vestiaires rattachés au gymnase et les toilettes un peu partout dans l’école.
«On remplace parfois un comptoir si c’est nécessaire, par exemple. Mais ce sont les mêmes tuiles, les mêmes urinoirs et les mêmes toilettes qu’en 1969 lorsqu’on a construit l’école. Après cinquante ans, on peut nettoyer comme on veut, il y a des odeurs qui sont simplement prises dans les tuiles. C’est le temps de renouveler», dit-elle.
Elle explique que l’âge avancé de l’école ne représente pas un danger pour les élèves ou le personnel en soi, mais que cela affecte certainement la fierté qu’ils ressentent envers leur école.
Quand des équipes de sport viennent d’une autre école pour affronter LJR et qu’ils utilisent les vestiaires de l’école, la fierté de l’équipe à domicile en prend un coup.
«On a une belle école et on en est fiers. On s’est organisés pour mettre de la couleur. Mais on est moins fiers des vestiaires et des toilettes», dit la directrice avec un petit rire.
Les rénovations prévoyaient aussi des améliorations aux planchers, aux plafonds, au toit et à l’enveloppe du bâtiment, en plus d’une bonne couche de peinture et de travaux à réaliser sur le terrain.
Michelle Bertin déplore que son école, qui semblait être une priorité en 2017, ne l’est clairement plus.
«Il y a beaucoup d’émotion. C’est certain que c’est frustrant On était une priorité quelques années, mais l’école est dans le même état qu’à ce moment-là», dit la directrice.
Paul Demers, président du Conseil d’éducation du District scolaire francophone-sud, se questionne lui aussi sur l’échéancier des travaux.
«Il y a des rénovations importantes à faire. C’est inquiétant de voir qu’on est rendus à presque deux ans [après l’arrêt des travaux]», dit-il. Il ajoute qu’une partie du projet prévoyait l’aménagement des bureaux du District dans l’école fraîchement retapée, ce qui aurait coûté environ 2 millions $.
Cela serait rentabilisé après environ cinq ans, selon lui, puisque le District loue ses bureaux actuels à Dieppe à coup de 250 000$ par an. ■