Acadie Nouvelle

La situation financière du N.-B. s’est améliorée légèrement pendant la pandémie

- Mathieu Roy-Comeau mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com @roycomeau

La viabilité financière du Nouveau-Brunswick s’est très légèrement améliorée durant la pandémie de COVID19, selon le directeur parlementa­ire du budget. Les finances de la province ne sont toutefois toujours pas viables à long terme, affirme Yves Giroux.

Le Nouveau-Brunswick se sort plutôt bien de la pandémie sur le plan fiscal, selon M. Giroux, en raison notamment de la frugalité du gouverneme­nt provincial et de la baisse des taux d’intérêt.

L’agent indépendan­t du Parlement canadien a publié vendredi une mise à jour de son rapport de février sur la viabilité financière du gouverneme­nt fédéral, des administra­tions infranatio­nales et des régimes de pensions publics.

En février, le directeur parlementa­ire du budget (DPB) avait calculé qu’au rythme où allaient les choses, le Nouveau-Brunswick aurait eu besoin d’augmenter ses revenus ou de réduire ses dépenses de 260 millions $ pour que sa politique fiscale soit viable à long terme.

C’était toutefois avant la COVID-19. Compte tenu de l’énorme impact de la pandémie sur les finances des gouverneme­nts, Yves Giroux et son équipe ont décidé de refaire leurs calculs avec les plus récentes données disponible­s.

Aujourd’hui, la province n’est plus qu’à ±200 millions $ d’être viable sur le plan fiscal.

La dette publique, qui représenta­it 31,2% du produit intérieur du Nouveau-Brunswick, atteint cependant dorénavant 32,1% du PIB provincial.

Si Fredericto­n ne changeait absolument rien à sa politique budgétaire, la dette de la province atteindrai­t 100% de la taille de l’économie vers 2100. C’est-à-dire 22 ans plus tard qu’avant la pandémie.

«Étrangemen­t, ça s’est légèrement amélioré avec la pandémie, pour quelques raisons. C’est d’abord parce que les mesures mises en place par la province n’ont pas été aussi dispendieu­ses que dans beaucoup d’autres endroits au Canada et beaucoup, beaucoup moins dispendieu­ses que ce qui a été mis en place au fédéral.»

Le gouverneme­nt du premier ministre Blaine Higgs a d’ailleurs fait l’objet de nombreuses critiques de la part de l’opposition officielle et du milieu des affaires qui l’accusent de ne pas en faire suffisamme­nt pour aider les entreprise­s à se relever après le confinemen­t et à rester debout.

«Une autre raison, c’est que les taux d’intérêt ont baissé et ça va se refléter sur les coûts d’emprunts de la province à moyen et à long terme. Ça soulage un peu la pression.»

Les données concernant la productivi­té au Nouveau-Brunswick ont également été révisées à la hausse, précise le DPB.

VIABILITÉ À LONG TERME

Le Québec, la Nouvelle-Écosse et l’Ontario sont les seules provinces au pays qui ont une situation financière viable. Le Nouveau-Brunswick est cependant en meilleure posture que toutes les autres provinces dites «non viables», sauf la Colombie-Britanniqu­e.

Dans le cadre de cette étude, une politique budgétaire «viable à long terme» est une politique qui suffit à maintenir la taille de la dette d’un gouverneme­nt par rapport à la taille de son économie ou qui permet de la réduire.

Malgré les nombreuses dépenses supplément­aires du gouverneme­nt fédéral en raison de la COVID-19, Yves Giroux affirme que la politique budgétaire actuelle d’Ottawa est viable à long terme.

«Le gouverneme­nt fédéral pourrait augmenter les dépenses ou réduire les impôts et les taxes de manière permanente de 19 milliards $ courants tout en stabilisan­t à long terme le ratio d’endettemen­t net au niveau d’avant la pandémie», indique-t-on dans le rapport du DPB

Ottawa devrait toutefois se garder de l’espace fiscal, selon M. Giroux, afin d’être en mesure de venir en aide à l’avenir aux provinces non viable.

«Lorsque l’on voit que le gouverneme­nt fédéral est viable à long terme avec un peu de marge de manoeuvre, mais que les provinces dans leur ensemble ne le sont pas, c’est la conclusion logique que le fédéral va être appelé au fil des ans à en faire davantage pour soutenir les provinces», explique-t-il. ■

«La situation financière du Nouveau-Brunswick à long terme demeure toujours non viable», résume M. Giroux.

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