Acadie Nouvelle

Un ancien combattant pourrait manquer les célébratio­ns pour la toute première fois

Un ancien combattant pourrait manquer les célébratio­ns du jour du Souvenir pour la première fois de sa vie

- Sébastien Lachance sebastien.lachance@acadienouv­elle.com @SbastienLa­chan4

James Foch McAvoy, un ancien combattant qui réside à Petit-Rocher, risque fort de manquer les célébratio­ns du jour du Souvenir pour la toute première de son existence.

Pandémie de COVID-19 oblige, les cérémonies du 11 novembre seront largement perturbées et réduites au strict minimum, et ce, partout à travers le Nouveau-Brunswick.

Le centenaire, qui s’attendait à se recueillir et à souligner le jour du Souvenir au Centre régional K.C. Irving, à Bathurst, pourrait bien être forcé de demeurer sagement à la maison lors de cette journée qui revêt une si grande importance pour lui.

Rencontré à son domicile, le vétéran de la Seconde Guerre mondiale s’est dit attristé du sort réservé aux célébratio­ns du jour du Souvenir.

La déception est palpable chez James Foch McAvoy, qui dit garder de Bathurst les plus beaux souvenirs des nombreuses célébratio­ns du 11 novembre auxquelles il a pris part durant sa vie.

En fait, la pandémie de COVID-19 ne semble pas effrayer outre mesure l’ancien ingénieur militaire qui a été frappé par la grippe espagnole en 1918 alors qu’il était âgé d’à peine deux mois.

À l’âge vénérable de 102 ans, James Foch McAvoy a traversé une à une les épreuves qui se sont dressées devant lui.

Comme la Grande Dépression, qui a frappé de plein fouet sa famille qui se trouvait à Halifax, en Nouvelle-Écosse.

«Les revenus de mon père sont passés de 200$ par mois à seulement 25$ en 1932», raconte M. McAvoy, qui était âgé de 14 ans à l’époque.

Après avoir quitté l’école après sa 9e année d’enseigneme­nt, ce dernier a occupé différents métiers durant les années 1930, dont celui de cueilleur de pommes. Le travail pouvait lui rapporter à l’époque 15 cents par baril de pommes récoltées, ce qui n’était même pas suffisant pour lui permettre de se loger et se nourrir.

James Foch McAvoy fait le grand saut en janvier 1940, alors qu’il joint l’armée canadienne à l’âge de 21 ans.

«Il y avait un peu de patriotism­e, mais ma décision de m’enrôler était aussi basée sur le goût de l’aventure et des voyages et le fait d’occuper un emploi à temps plein.»

DES SOUVENIRS IMPÉRISSAB­LES

Cette journée d’anniversai­re du 11 novembre qui est soulignée au pays depuis déjà 1931 est l’occasion pour tous les vétérans des guerres de revivre ces souvenirs.

M. McAvoy se souvient bien des milliers de bateaux, de navires de guerre et de soldats alliés ou ennemis qui ont défilé devant ses yeux lors de ses séjours en France, en Belgique, en Pologne, en Angleterre et en Hollande.

Il se souvient également des blessures subies une semaine seulement avant la fin du conflit armé.

«Je me souviens d’une scène en particulie­r, alors que je levais les yeux vers le ciel. Il y avait tellement d’avions dans les airs que c’était impossible de voir le ciel!», a relaté l’ancien militaire.

Certains souvenirs du débarqueme­nt de la Normandie qui s’est déroulé en juin 1944 reviennent également à l’esprit du natif d’Halifax.

«Il y a plein d’histoires à raconter au sujet de la Deuxième Guerre mondiale, qu’elles soient tragiques ou joyeuses, et des sentiments allant de la peur jusqu’au bonheur. Je remercie le Bon Dieu pour avoir survécu au conflit et je prie pour qu’il n’y ait plus de guerres», a raconté celui qui est père de deux garçons et deux filles.

Entre deux verres de vin rosé, James Foch McAvoy dit toujours rêver à une quelconque forme de célébratio­ns pouvant se dérouler malgré la pandémie et à perpétuer cette tradition qui lui est si chère.

Malgré toute cette incertitud­e, le centenaire tient tout de même la forme et garde un bon moral dans la résidence de PetitRoche­r qu’il partage avec l’un de ses fils.

Il partage ses temps libres à peinturer des oeuvres et parfois même à chanter, à jouer du piano et à danser.

«Une attitude positive, c’est ce qui me tient en vie si longtemps...»

À défaut de célébrer le jour du Souvenir ce mercredi, James Foch McAvoy pourra toujours fêter en compagnie de ses proches son 102e anniversai­re de naissance qui a lieu vendredi. ■

 ??  ?? À 102 ans, James Foch McAvoy craint de ne pas pouvoir célébrer le jour du Souvenir pour la première fois de sa longue vie. Acadie Nouvelle: Sébastien Lachance
À 102 ans, James Foch McAvoy craint de ne pas pouvoir célébrer le jour du Souvenir pour la première fois de sa longue vie. Acadie Nouvelle: Sébastien Lachance
 ??  ?? James Foch McAvoy en 1943, alors qu’il oeuvrait au sein de l’armée canadienne. Gracieuset­é
James Foch McAvoy en 1943, alors qu’il oeuvrait au sein de l’armée canadienne. Gracieuset­é
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