Ville de Québec: le projet de tramway est rejeté dans sa forme actuelle
Le gouvernement Legault ne devrait pas autoriser le projet de tramway de Québec dans sa forme actuelle, conclut le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) dans un volumineux rapport rendu public lundi.
Même si le projet de tramway constitue une amélioration du réseau de transport collectif de la ville, sa capacité à répondre de manière optimale aux défis de mobilité n’est pas démontrée, soutiennent les commissaires.
Selon eux, le tramway proposé n’améliorerait pas significativement la mobilité des personnes dans les banlieues, qui connaissent pourtant la plus forte croissance.
Ils calculent qu’après l’implantation d’un tel tramway, la proportion de citoyens qui utiliseraient le transport en commun y resterait sensiblement la même qu’avant, ce qui apparaît bien «modeste» en regard des investissements prévus de 3,3 milliards $.
Le BAPE recommande de réévaluer les options qui pourraient le mieux répondre aux défis de mobilité de la région, par exemple le métro léger ou le service rapide par bus.
«Pour l’ensemble de ces raisons, la commission (...) recommande donc que le projet ne soit pas autorisé en l’état», peut-on lire dans le rapport de 439 pages.
«La commission est toutefois convaincue que (...) Québec doit se doter d’un réseau performant de transport collectif (...) et, en ce sens, elle convie le gouvernement du Québec à confirmer son soutien à un tel réseau et à maintenir son engagement financier tout en précisant ses intentions quant au projet du troisième lien.»
En août dernier, en conférence de presse à Thetford Mines, le premier ministre François Legault s’était déclaré «très enthousiaste» à l’égard du projet de tramway de Québec, répondant ainsi aux inquiétudes du maire de Québec, Régis Labeaume, qui redoutait un désaveu par le gouvernement caquiste de son projet.
Le maire de Québec réclamait alors un appui ferme et clair du gouvernement Legault, qui s’était pourtant engagé à hauteur de 1,8 milliard $ sur les 3,3 milliards $ que requiert le projet.
M. Legault avait tout de même rappelé une exigence: que le tramway soit mieux arrimé au projet phare de son gouvernement pour la région de la capitale, le troisième lien, soit le futur tunnel QuébecLévis, qui comportera une voie pour le transport en commun et qui aboutira au centre-ville de Québec.
Le premier ministre exigeait également que les banlieues soient mieux desservies par le tramway, alors que Québec avait plus tôt abandonné le «trambus» qu’elle devait déployer en banlieue. Il s’était dit prêt à entreprendre le chantier «demain matin», mais ces conditions devaient être satisfaites.n