Commerce: l’héritage de Donald Trump pourrait subsister avec Joe Biden
L’un des héritages durables de la présidence tumultueuse de Donald Trump sera de donner aux Américains de la classe ouvrière davantage leur mot à dire dans la politique commerciale des États-Unis, selon des experts, et cela pourrait poser un défi pour le Canada.
Joe Biden, qui a réussi à séduire les cols bleus du Wisconsin, du Michigan et de la Pennsylvanie dans l’élection présidentielle de la semaine dernière, a déjà promis de donner la priorité aux entreprises et aux travailleurs américains alors que le pays s’efforce de se remettre de la crise économique induite par la pandémie. Les futures administrations, qu’elles soient démocrates ou républicaines, n’oublieront probablement pas les leçons de 2016 de sitôt, a convenu jeudi un groupe d’experts du commerce.
«Le président élu a clairement indiqué que la politique commerciale commence chez lui», a indiqué Robert Holleyman, un avocat en droit commercial et ancien représentant américain au commerce sous l’administration Obama.
Joe Biden tentera de garantir que les investissements nationaux, les efforts d’approvisionnement et la politique fiscale avantagent les citoyens des États-Unis qui se sont sentis laissés pour compte par l’économie mondiale, a ajouté M. Holleyman. «Nous ne pouvons pas simplement regarder le commerce en vase clos; il doit faire partie de cette discussion nationale (...) il doit en fin de compte donner de bons résultats aux contribuables et aux citoyens américains.»
M. Biden a promis de nouvelles pénalités fiscales sévères pour les entreprises qui fabriquent des produits à destination des États-Unis à l’extérieur du pays, des incitatifs pour conserver des emplois en sol américain et des sanctions pour les entreprises qui «délocalisent» des emplois et des installations pour réduire leur facture fiscale.
Il prévoit également d’appliquer plus strictement, d’élargir et de resserrer les dispositions Buy American, de rendre les produits américains plus compétitifs, d’allonger la liste des «matériaux critiques» qui doivent être fabriqués aux États-Unis et d’établir un bureau «Made in America» à la Maison-Blanche. - La Presse canadienne