CINQ CHOSES À SURVEILLER
1. La réforme municipale 2. La réforme de la santé
La lieutenante-gouverneure du Nouveau-Brunswick, Brenda Murphy, a rendez-vous à l’Assemblée législative, mardi, pour faire la lecture du discours du trône. Voici cinq éléments à surveiller lors de la présentation de l’ordre du jour politique du nouveau gouvernement majoritaire du premier ministre Blaine Higgs.
Le Parti progressiste-conservateur n’a pas dit un mot sur la réforme municipale dans sa plateforme durant les dernières élections.
M. Higgs a indiqué à de nombreuses reprises, avant et pendant la campagne, qu’il s’agissait d’un dossier prioritaire pour lui, mais sans jamais vraiment donner de détails. En septembre, le premier ministre a modifié le titre du ministre des Gouvernements locaux pour y ajouter la Réforme de la gouvernance locale.
Le gouvernement devrait profiter du discours du trône pour présenter certaines des grandes lignes de sa réforme, ou au moins, les principes qui la guideront. Va-t-on encourager une plus grande municipalisation du territoire? Obliger davantage la mise en commun des ressources et des services? Donner plus de pouvoirs et de capacité fiscale aux municipalités?
Blaine Higgs a peut-être rapidement renoncé à fermer les urgences de certains hôpitaux ruraux pendant la nuit, mais il n’a certainement pas renoncé à faire des changements dans le système de santé. Après tout, la pénurie de personnel qui avait motivé cette décision extrêmement impopulaire en février est toujours d’actualité.
Les consultations populaires qui avaient été promises par le premier ministre au moment de renoncer à la réforme des urgences en milieu rural n’ont toujours pas eu lieu en raison de la pandémie de COVID-19 et des élections. Fredericton annoncera probablement ses intentions concernant ces consultations dans le discours du trône. Avec un peu de chance, nous apprendrons aussi sur quoi porteront précisément ces consultations dans le très vaste domaine de la santé.
3. La révision de la Loi sur les langues officielles
La révision obligatoire de la Loi sur les langues officielles, qui doit être complétée au plus tard le 31 décembre 2021, n’est toujours pas commencée. La SANB, l’opposition officielle et la commissaire aux langues officielles ont toutes signalé leurs inquiétudes concernant ce qu’ils considèrent comme un retard de la part du gouvernement.
M. Higgs, qui est le ministre responsable de la Loi sur les langues officielles, a déjà indiqué que les détails au sujet de la révision seront dévoilés avant la fin de l’année, sans en dire davantage. Plusieurs intervenants espèrent que le premier ministre utilisera le discours du trône pour annoncer la création d’un comité de députés chargé d’entamer cette révision.
4. Les dossiers autochtones
Lorsqu’il a refusé de déclencher une enquête publique sur le racisme systémique au sein du système de justice et de la police après la mort des autochtones Chantel Moore et Rodney Levi qui ont été abattus par la police, ce printemps, Blaine Higgs argumentait notamment qu’il fallait plutôt agir rapidement en utilisant les nombreuses études et recommandations sur le sujet qui ont déjà été publiées.
Le Parti progressiste-conservateur n’a pas abordé ces questions dans sa plateforme électorale. En septembre, M. Higgs a renvoyé son ministre à temps plein des Affaires autochtones à l’arrière-ban pour confier ses responsabilités à une nouvelle élue chargée aussi du développement économique et de l’immigration.
Le premier ministre pourrait se servir du discours du trône pour expliquer comment il entend répondre aux nombreuses doléances des autochtones en ce qui concerne leur sécurité et leur relation avec le système de justice.
5. La crise du logement
Les médias ont fait état récemment des difficultés de nombreux locataires aux prises avec d’importantes hausses de loyer qui dépassent largement le taux d’inflation. Le Parti libéral, le Parti vert et le Front commun pour la justice sociale réclament tous l’instauration d’un contrôle des loyers pour mettre les locataires à l’abri de ce genre d’augmentation.
Jusqu’ici, les progressistes-conservateurs se sont rangés du côté du statu quo et des propriétaires d’immeubles à logements locatifs qui préfèrent laisser le libre marché déterminer le juste prix des loyers même si le taux d’inoccupation est dramatiquement bas.
Le gouvernement pourrait finir par être tenté d’intervenir, surtout lorsque l’on considère qu’une crise du logement, surtout dans les trois principales villes de la province, pourrait être un sérieux obstacle à ses ambitions en matière d’immigration. ■