RAPPROCHEMENT MUNICIPAL À L’ÉTUDE
Les maires des six municipalités du Grand Caraquet et de Paquetville ont accordé la permission à l’Association francophone des municipalités du N.-B. de mener un projet pilote qui pourrait renforcer le partage de services.
Sans être une fusion ni un regroupement, une communauté intermunicipale d’intérêt est une initiative de partage de services entre, dans ce cas-ci, une ville et six villages ayant de nombreux points communs.
Pour l’instant, les DSL du territoire ne sont pas inclus dans les discussions préliminaires, mais ils auront leur mot à dire en temps et lieu.
Ce mouvement découle de tout ce qui entoure la réforme de la gouvernance locale promise par le gouvernement Higgs et son ministre des Gouvernements locaux et de la Réforme municipale, Daniel Allain.
Caraquet, Bas-Caraquet, Bertrand, Grande-Anse, Saint-Léolin, Maisonnette et Paquetville font actuellement partie de ce projet pilote, dont aucun échéancier n’a encore été déterminé. Les maires de ces municipalités se sont rencontrés à deux reprises pour en discuter.
L’AFMNB élabore présentement des règles de fonctionnement de cette nouvelle entité décisionnelle. Les édiles des municipalités concernées avanceront au même rythme que l’Association.
«On parle d’une communauté intermunicipale d’intérêt au service des municipalités, explique M. Godin. Elle pourrait s’occuper d’engagements communs, comme le développement économique, le développement culturel et récréatif et des projets d’infrastructures où les partenaires partageraient les coûts. On comprend que ça peut être vu comme une autre forme de gouvernance et que, pour certaines personnes, on a déjà assez de structures comme ça. Est-ce que tout est sur la table? Non, car nous ne parlons pas de fusion ni de regroupement.»
Le maire de Bertrand donne l’exemple d’un bien que désire acheter Bas-Caraquet qui pourrait également servir aux autres municipalités. Un tel pouvoir permettrait d’aller chercher plus facilement des emprunts tout en réduisant le fardeau de la dette en la répartissant à sept plutôt qu’à un.
«ON VEUT ALLER PLUS LOIN»
Pour le moment, cette communauté intermunicipale d’intérêt couvrirait une population de près de 9000 personnes.
Le maire de Caraquet, Kevin J. Haché, s’est dit très intéressé de voir comment tout ça va se dérouler.
«On le fait déjà dans certains domaines, comme les pompiers avec Bas-Caraquet ou notre système d’eau et d’égout avec Bertrand. Mais là, on veut aller plus loin. Je crois que cela aurait dû être fait depuis plusieurs années. Si nous avons un bien qu’on utilise à 80% du temps, il reste un 20% pour les autres. On pense pouvoir offrir de meilleurs services tout en gardant notre identité, en gardant nos conseils municipaux et en réalisant des économies en partageant plusieurs services. C’est de la collaboration pour notre avancement», at-il indiqué.
À son avis, Caraquet ne deviendra pas le fournisseur de services pour les six autres villages. Il ajoute que les participants auront le droit de se retirer de quelconque projet commun.
Le plan sera amené à la prochaine rencontre du Forum des maires de la Péninsule acadienne.
PAS LA PREMIÈRE TENTATIVE
Ce n’est pas la première tentative de rapprochement municipal dans le Grand Caraquet.
En 2006, l’AFMNB et son président de l’époque, Jean Lanteigne (alors maire de Bas-Caraquet), avaient lancé une option de restructuration touchant les six municipalités du territoire (Paquetville n’en faisait pas partie) et les six DSL (Pokesudie, Saint-Simon, VillageBlanchard, Village-Poirier, Anse-Bleue et New Bandon).
Cinq scénarios avaient été proposés, dont celui avec un maire, neuf conseillers et cinq ou six quartiers. On suggérait même un plébiscite en 2008.
Le projet est mort dans l’oeuf devant l’opposition communautaire. ■
«Nous en avons même parlé quelques mois avant les élections, a confirmé au journal Yvon Godin, maire de Bertrand. Nous avons approché l’AFMNB pour qu’elle mène les démarches.»