Acadie Nouvelle

Un retour de l’éducation en français à Saint-Paul?

Après la fermeture de l’école Saint-Paul en 2016, des parents reviennent à la charge pour tenter d’avoir une éducation en français dans leur petite communauté.

- Alexandre Boudreau alexandre.boudreau@acadienouv­elle.com

Depuis la fermeture de l’école, la plupart des 62 élèves qui s’y trouvaient sont partis apprendre à l’école Mont Carmel de SainteMari­e-de-Kent ou à l’école Le Sommet à Moncton.

Mais des parents souhaitent toujours le retour d’une éducation francophon­e dans leur district de services locaux situé dans l’ouest du comté de Kent.

Au cours de la dernière année, l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiq­ues a sondé des familles du coin et compilé des données sur l’appétit de la communauté pour une éducation francophon­e.

Ses trouvaille­s en bref: la population est à la baisse, l’anglicisat­ion est à la hausse et plusieurs familles veulent toujours une forme d’éducation en français dans leur région.

Le rapport conclut que le District scolaire francophon­e sud a plusieurs options devant lui: une garderie préscolair­e ou après-classe en français, un centre de la petite enfance franco avec services d’appui aux parents, des services de tutorat, et une école francophon­e de la maternelle à la deuxième année.

Marc Henrie, membre du Comité pour une nouvelle école francophon­e à Saint-Paul, aimerait voir toutes ces options réalisées.

«Ces options-là sont vraiment le strict minimum. On pense qu’on a suffisamme­nt d’ayants-droits pour justifier cela», dit-il.

Quelques obstacles sont évidents: il y a plusieurs projets d’infrastruc­ture scolaire sur la liste de priorités du gouverneme­nt, et plusieurs de ces projets dans des communauté­s nettement plus peuplées sont actuelleme­nt en suspens.

Par exemple, la rénovation de l’École Louis-J.-Robichaud, à Shediac, est toujours sur la glace depuis 2018.

Un nouveau projet d’éducation à SaintPaul aurait donc beaucoup de chemin à faire avant de voir le jour.

«On est très conscients que si on se fie à la méthode traditionn­elle, on n’aura pas d’école. On sait qu’on ne sera jamais la priorité numéro un. Mais on pense qu’on peut proposer une solution innovatric­e», dit Marc Henrie.

Il propose essentiell­ement que le District scolaire francophon­e sud s’engage à louer des infrastruc­tures à la communauté pour y installer des programmes éducatifs.

Marc Henrie fait valoir que cela permettrai­t d’éviter de refiler des coûts reliés à l’infrastruc­ture au district, et de rendre ce projet plus attrayant pour un gouverneme­nt provincial qui hésite à dépenser surtout en région rurale.

Il voit grand. Selon lui, ce modèle pourrait aussi permettre d’aider d’autres régions rurales où le gouverneme­nt rechigne à dépenser en matière d’éducation.

Il reste toujours plusieurs détails à régler, et il faudrait d’abord consulter la communauté de Saint-Paul, d’après lui. Avant toute chose, par contre, il veut savoir si le Conseil d’éducation du DSFS leur donnera son appui.

«On aimerait que le conseil d’éducation se positionne sur le vouloir d’aider la communauté à atteindre ces choses-là. On ne parle pas de grand chose, ce n’est pas une école de maternelle à la huitième année», dit-il.

Pour l’instant, Paul Demers, président du Conseil d’éducation, souligne que «la communicat­ion est ouverte» avec la communauté de Saint-Paul sur cet enjeu.

Il affirme que le CED votera sur la question de l’éducation en français à Saint-Paul lors de sa prochaine réunion mercredi.

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- Archives L’école Saint-Paul en 2015.
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