Acadie Nouvelle

Comité sur les langues officielle­s: Higgs dit non, l’opposition persiste

Les libéraux et les verts continuent de réclamer la création d’un comité permanent sur les langues officielle­s malgré le refus du premier ministre.

- Mathieu Roy-Comeau mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com

Blaine Higgs a indiqué jeudi en mêlée de presse que la création d’un comité permanent de l’Assemblée législativ­e sur les langues officielle­s n’était pas dans ses plans.

«En ce moment, ce n’est pas quelque chose que nous considéron­s.»

Cela n’a pas empêché pour autant l’opposition officielle de présenter un avis de motion, vendredi, pour réclamer la création de ce comité.

Le porte-parole du Parti libéral en matière de langues officielle­s, le député Benoît Bourque, espère que sa motion et le débat qui suivra suffiront à convaincre M. Higgs de changer d’avis.

«Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée. Il y a certaineme­nt un historique de la part de ce premier ministre de changer d’idée. On l’a vu avec la réforme “botchée” en santé plus tôt cette année.»

Au Parlement canadien, la Chambre des communes et le Sénat possèdent chacun leur comité permanent sur les langues officielle­s.

Le député Kevin Arseneau du Parti vert a été parmi les premiers élus provinciau­x à réclamer la création d’un comité de ce genre dans la seule province officielle­ment bilingue au pays.

«C’est un énorme manque de volonté de sa part. On devrait être en train de favoriser le dialogue au lieu de continuell­ement mettre ça sous le tapis», a-t-il commenté au sujet du refus de M. Higgs.

M. Arseneau accuse autant les libéraux que les progressis­tes-conservate­urs d’ignorer les questions parfois sensibles concernant les langues officielle­s lorsqu’ils sont au pouvoir.

«Les gouverneme­nts successifs ont toujours vu les langues officielle­s comme une épine dans leur pied.»

Interrogé sur le fait que le Parti libéral a attendu d’être dans l’opposition avant de proposer la création d’un comité sur les langues officielle­s, Benoît Bourque répond que le précédent gouverneme­nt dont il faisait partie avait choisi de ménager les sensibilit­és en matière de langues officielle­s.

«Comme c’est un dossier qui est délicat, il y avait une certaine prudence, mais je pense que l’on voit que maintenant cette prudencelà n’a pu sa place. Cette stratégie-là n’a pas marché», raconte le député libéral de Kent-Sud.

«Il faut maintenant en arriver à une stratégie plus audacieuse et c’est pour ça que nous avons présenté cette motion.»

Selon M. Bourque, le «mutisme» des gouverneme­nts successifs en matière de langues officielle­s aurait permis à «des voix marginales» et opposées au bilinguism­e comme celle de l’Alliance des gens de se faire entendre davantage.

«Le temps est venu que les élus “mainstream­s” se prononcent.»

Kevin Arseneau ne craint pas non plus qu’un comité sur les langues officielle­s finisse par servir de crachoir pour ceux qui s’opposent à l’égalité des deux comités linguistiq­ues.

«Je n’ai pas peur que ça dérape. Je pense que le dialogue, c’est ce dont nous avons besoin. Je pense qu’on se fait plus de tort de ne pas en parler.» ■

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Parti libéral en matière de langues officielle­s, le député Benoît
Le porte-parole du Bourque. - Archives Parti libéral en matière de langues officielle­s, le député Benoît

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