Acadie Nouvelle

L’accès à l’avortement demeure difficile en Atlantique

- La Voix acadienne Francopres­se

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Le 30 octobre, l’Associatio­n canadienne des libertés civiles a annoncé qu’elle intentait une poursuite judiciaire contre le gouverneme­nt progressis­te-conservate­ur de Blaine Higgs, au sujet de l’avortement. Une poursuite qui n’a surpris personne, le manque d’accès à l’avortement au Nouveau-Brunswick étant dénoncé depuis plusieurs années.

Depuis 1988, l’avortement est légal au Canada. Néanmoins, chacune des provinces est responsabl­e de gérer et de financer les interrupti­ons de grossesse. Ainsi, pour tout le territoire du NouveauBru­nswick, trois hôpitaux fournissen­t ce service, soit l’Hôpital régional Chaleur à Bathurst, le Centre hospitalie­r universita­ire Dr-Georges-L-Dumont à Moncton et l’Hôpital de Moncton.

Les procédures d’interrupti­on de grossesse y sont financées par le gouverneme­nt de Blaine Higgs. Cependant, si la procédure a lieu dans une clinique, le coût de la procédure chirurgica­le n’est pas couvert par le gouverneme­nt, il est aux frais de la patiente. On parle alors d’un coût allant de 700$ à 850$.

C’était le cas à la clinique 554 à Fredericto­n, la seule qui offrait des procédures à l’extérieur des hôpitaux, soit les avortement­s chirurgica­ux, et l’option de la Peroncessc­o-pilule abortive, les deux options offertes

aux femmes du Nouveau-Brunswick.

LE CLINIQUE 554

Le 23 septembre, après environ cinq ans d’existence, la clinique 554, dirigée par le Dr Adrian Edga dans ce qui était jusqu’en 2014 la clinique du Dr Morgentale­r, a annoncé la fermeture de ses portes, par manque de fonds.

Désormais, les femmes désirant un avortement chirurgica­l n’auront plus le choix de se rendre à Bathurst ou Moncton. Lors de la pandémie à la COVID-19, la clinique a offert des avortement­s chirurgica­ux pro bono à des femmes dans le besoin.

Malheureus­ement, à long terme, il n’était plus financière­ment possible de garder le cap.

La fermeture de cette clinique a été vécue durement par la communauté, notamment parce que la clinique offrait aussi des soins de santé pour les personnes transsexue­lles.

Désormais, ces personnes n’auront plus que la clinique Salvus à Moncton vers où se tourner.

À l’automne 2019, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, avait rappelé au gouverneme­nt de Blaine Higgs que la province avait l’obligation de financer les interrupti­ons de grossesse en dehors des hôpitaux.

À ce jour, aucune nouvelle mesure été prise par le premier ministre Nouveau-Brunswick.

AILLEURS DANS LES PROVINCES ATLANTIQUE­S

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Si la situation au Nouveau-Brunswick n’est pas rose, elle n’est pas pour autant meilleure dans les autres provinces atlantique­s. En Nouvelle-Écosse, aucune clinique ne peut offrir le service d’avortement en dehors des hôpitaux, ce qui fait que seuls quatre hôpitaux pour l’ensemble du territoire offrent ce service.

À Terre-Neuve-et-Labrador, deux hôpitaux et une clinique l’offrent.

À l’Île-du-Prince-Édouard, c’est seulement depuis 2017 que la clinique de santé reproducti­ve à l’hôpital du comté de Prince, à Summerside, offre le service d’avortement chirurgica­l.

La directrice générale d’Actions Femmes Î.-P.-É., Johanna Venturini, a expliqué que le service est techniquem­ent offert sur l’île, mais qu’il n’est pas accessible pour toutes.

En comparaiso­n avec d’autres provinces du Canada, les provinces atlantique­s font pâle figure. Mais pourquoi?

«C’est une question vraiment sensible, surtout dans la communauté francophon­e, comme il y a des génération­s qui ont encore des croyances très religieuse­s. On sait que c’est surtout ça le poids du stigma autour de cette question. Dans certaines régions de l’ouest de l’Île, on voit des panneaux de style “l’avortement est un péché mortel”. Donc c’est encore très présent la religion, ici. C’est probableme­nt ça la différence avec le Québec ou même la France: là-bas, c’est laïc», a indiqué Johanna Venturini.

Mais en plus des croyances religieuse­s de la population, il y a aussi le tabou entourant l’avortement, qui persiste malgré les années.

«Dans les petites communauté­s, on ne veut pas que ça se sache. […] En plus du manque d’accessibil­ité, il y a plusieurs autres facteurs qui font en sorte que c’est plus difficile dans les provinces atlantique­s». ■

«Il n’y a qu’une clinique à Summerside et il n’y a pas de transport en commun pour s’y rendre. Donc les femmes qui sont à Charlottet­own, Souris ou ailleurs, doivent demander à quelqu’un de les accompagne­r. Si tu es une jeune et que tu ne veux pas que ça se sache dans ta communauté, comment fais-tu?», s’est-elle interrogée.

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Une salle de la clinique d’avortement 554, à Fredericto­n. - Archives

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