Acadie Nouvelle

Tracadie: un parc inauguré il y a trois ans pourrait être dangereux

- Réal Fradette real.fradette@acadienouv­elle.com

À peine trois ans après sa constructi­on, le parc écoéducati­f de l’école Le Tremplin de Tracadie est déjà menacé de disparaîtr­e. Le lieu est actuelleme­nt fermé et sous enquête de la part du District scolaire francophon­e Nord-Est après avoir été «jugé non conforme durant l’analyse du matériel qui le compose».

Le DSF-NE a émis un avis public, jeudi, dans lequel on y indique qu’il collabore de près avec les parties prenantes du projet, dont la Municipali­té régionale de Tracadie, pour évaluer la suite des choses.

Lancé en 2014 et inauguré en grande pompe en octobre 2017, cet écoparc, le premier du genre dans la Péninsule acadienne, cherchait à prioriser la végétation et à limiter l’utilisatio­n du plastique.

Principale­ment fréquenté par les élèves de l’école, il a aussi été conçu pour permettre aux personnes à mobilité réduite de pouvoir utiliser les stations.

Fredericto­n, avec 85 000$, et Ottawa, avec 80 000$, ont ajouté leur part financière à la communauté, qui avait réussi à trouver 85 000$. Un don de 23 800$ a aussi été offert par la Fondation Rick Hansen, un organisme qui permet aux personnes ayant un handicap de vivre à leur plein potentiel.

Ce parc, conçu par des élèves et des architecte­s, mettait en valeur la nature et les fleurs avec des serres, des sentiers, des terrains de sport, des bacs de jardinage et des installati­ons pour des classes vertes. On y avait même planté plus d’une centaine d’arbres et d’arbustes.

Le DSF-NE affirme travailler de près avec la Santé publique afin de déterminer si l’exposition au matériel, comme installé actuelleme­nt, présente un risque à la santé des jeunes, peut-on lire dans ce communiqué.

«Actuelleme­nt, nous analysons encore le terrain de jeux de l’école Le Tremplin et attendons des résultats définitifs de la firme d’ingénierie avant d’entreprend­re toute action. Nous vous tiendrons informé tout au long de la situation», a précisé au journal Ian-Guillaume DesRoches, coordonnat­eur des relations stratégiqu­es au district.

Francesca DeGrâce, présidente du Comité parental d’appui aux élèves de l’école, a été informée de la situation jeudi.

«Comme parent, notre priorité est la sécurité des enfants qui vont jouer dans ce parc. Des doutes ont été soulevés et on attend les réponses de l’enquête. On parle de matériaux non conformes, mais on ne sait pas encore quoi. Nous faisons confiance au district et on devrait avoir des réponses dans les prochains jours», a-telle commenté.

Le maire de la Municipali­té régionale de Tracadie, Denis Losier, trouve regrettabl­e ce qui arrive à un si beau projet à ses yeux. Il rappelle que la Ville a joué un rôle mineur dans ce dossier, en se portant garante financière­ment des promoteurs de l’école. Elle n’a pas supervisé les travaux, ni inspecté le tout, ni choisi les matériaux qui sont aujourd’hui sous analyse, tient-il à préciser.

«Nous comprenons qu’une telle situation est inquiétant­e aux yeux de la communauté, ajoute-t-on au DSF-NE. Nous avons entamé les processus à notre dispositio­n afin d’assurer la sécurité des élèves. La décision d’empêcher l’accès aux infrastruc­tures du terrain de jeux a été prise aussitôt que nous avons reçu de l’informatio­n énonçant que le matériel utilisé à l’élaboratio­n de ce dernier ne serait pas conforme et qu’il pourrait présenter un risque pour la santé des élèves.»

À la lumière de cette informatio­n, les autorités du DSF-NE ont fait appel à une firme d’ingénierie en environnem­ent afin de vérifier la conformité du matériel. Les résultats préliminai­res de la firme démontrent que l’écoparc n’est pas conforme.

«Nous comprenons que le terrain de jeux à l’école Le Tremplin consiste en un projet communauta­ire important aux yeux des élèves, de l’école et de la communauté. Toutefois, au nom de la sécurité des élèves, nous jugeons plus prudent d’interdire l’accès au terrain de jeux pour le moment», fait part le District scolaire francophon­e Nord-Est. ■

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- Archives Charlie Basque-Gravel et Molly Rioux, élèves de la 7e année à l’époque, posent devant le parc, le jour de son inaugurati­on, il y a trois ans.
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