Acadie Nouvelle

Le signalemen­t des blessures par balle et coups de couteau sera obligatoir­e

Le signalemen­t par les autorités médicales de toute blessure causée par balle ou coup de couteau sera bientôt obligatoir­e au Nouveau-Brunswick.

- Sébastien Lachance sebastien.lachance@acadienouv­elle.com @SbastienLa­chan4

Le gouverneme­nt provincial a déposé un projet de loi en ce sens qui vise à obliger les hôpitaux à signaler au service de police municipal ou régional, ou la Gendarmeri­e royale du Canada le fait qu’une personne blessée par une arme a été accueillie dans l’établissem­ent de santé.

«Souvent, dans un cas de blessure par balle ou par coup de couteau, une réaction rapide de la police est essentiell­e pour éviter d’autres actes de violence, d’autres blessures ou des décès», a déclaré par voie de communiqué le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Hugh Flemming.

«Cette loi aidera les profession­nels de la santé à trouver le juste équilibre entre la nécessité d’assurer la sécurité de la population et celle de préserver la confidenti­alité des patients.»

Une telle réglementa­tion est déjà en vigueur depuis une quinzaine d’années dans plusieurs provinces au pays.

À l’heure actuelle, rien n’oblige un profession­nel de la santé ou la direction d’un établissem­ent santé du Nouveau-Brunswick à effectuer de tels signalemen­ts aux autorités policières.

«Pour le moment, les hôpitaux du Réseau Vitalité n’ont pas l’habitude de signaler les blessures causées par balle ou couteau à la police. Toutefois, lorsque cette nouvelle loi entrera en vigueur, le réseau devra s’y soumettre», a indiqué Thomas Lizotte, porte-parole de Vitalité.

«Il est toutefois un peu trop tôt pour commenter ce dossier étant donné que rien n’a encore été officialis­é de ce côté et qu’aucun détail n’est à présent connu», a ajouté ce dernier en réaction à l’annonce gouverneme­ntale.

Le Réseau de santé Horizon a pour sa part indiqué que ses employés doivent coopérer avec les agents d’applicatio­n de la loi, tout en respectant les exigences de la législatio­n provincial­e sur la protection de la vie privée et que le consenteme­nt du patient est requis pour la divulgatio­n de renseignem­ents personnels sur sa santé.

La Société médicale du Nouveau-Brunswick, qui représente les médecins de la province, a quant à elle souligné qu’elle n’était pas responsabl­e de fournir des directives cliniques à ses membres à ce sujet.

UNE ANNONCE BIEN ACCUEILLIE

Quelques intervenan­ts questionné­s par l’Acadie Nouvelle ont indiqué accueillir positiveme­nt l’annonce du ministre de la Justice et de la Sécurité publique.

À la Force policière d’Edmundston, le chef Alain Lang a salué l’initiative gouverneme­ntale.

«Ça nous prend une telle mesure pour pouvoir bien travailler et être en mesure de répondre rapidement à tout incident grave», a déclaré le chef de police.

Il a toutefois indiqué que l’adoption prochaine du projet de loi n’allait pas mener à un plus grand nombre d’enquêtes sur des agressions armées et à une transforma­tion du travail des policiers.

«Si quelqu’un est blessé par balle à Edmundston, c’est très rare que la force policière n’est pas rapidement mise au courant de l’incident», a illustré Alain Lang.

Docteur en droit pénal et en sciences criminelle­s, Hesam Seyyed Esfahani est d’avis que la nouvelle loi marque un pas dans la bonne direction tout en devant être clairement définie.

«Il y a des notions de sécurité publique et de respect de la vie privée des patients blessés qu’il faudra considérer. Il sera également important de désigner à l’hôpital la bonne personne qui sera chargée de signaler à la police tout cas de blessure causée par une arme. C’est un peu vague pour l’instant», a expliqué le professeur adjoint de l’Université de Moncton.

«Ça demeure un projet de loi dans ce qu’il y a de plus normal et qui peut représente­r une bonne mesure de protection», a ajouté l’expert universita­ire du départemen­t de sociologie et de criminolog­ie. ■

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- Archives Le ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Hugh John Flemming.
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