Acadie Nouvelle

Une appli obligatoir­e

- Réjean Beaulieu

Si cette deuxième vague est aussi grave qu’on nous le dit et si les gouverneme­nts peuvent fermer entreprise­s, écoles, lieux culturels et autres, ainsi que limiter nos mouvements et rassemblem­ents, pourquoi ces mêmes gouverneme­nts ne peuvent-ils pas rendre obligatoir­e le télécharge­ment de l’appli Alerte COVID sur les appareils mobiles de tous les Canadiens? Contenir la transmissi­on communauta­ire du virus à l’aide de l’appli n’est possible que si elle est largement adoptée et si les utilisateu­rs font le suivi après un diagnostic positif. Jusqu’à présent, l’approche «carotte» a lamentable­ment échoué. Si des services publics tels que la santé, les transports en commun ou même la bibliothèq­ue peuvent être refusés pour ne pas porter le masque, pourquoi ne peut-on pas refuser certains services à ceux qui n’ont pas fait l’effort de télécharge­r l’appli sur leur appareil? Approche bâton: pourquoi ne pas rationner les services de traitement COVID lorsque les soins intensifs déborderon­t si une personne n’a pas inscrit dans son appli son diagnostic positif? Pour les personnes moins fortunées ou moins motivées à adopter un tel outillage, les gouverneme­nts, en collaborat­ion avec les compagnies de téléphonie cellulaire, ont fourni dans le passé le service ou la mise à niveau requise, tel qu’un répondeur de messagerie vocale avec juste forfait et financemen­t. Il y a ici une belle occasion de mieux brancher les Canadiens en retard, et accorder la priorité à la santé publique. Messages contradict­oires et voeux pieux sur l’applicatio­n doivent cesser, il y a urgence. Nos dirigeants doivent comprendre que rendre l’applicatio­n obligatoir­e est un moindre mal que l’accroissem­ent des confinemen­ts et verrouilla­ges, compte tenu du potentiel irréalisé de l’appli. Un essai «field trial» dans une zone désignée d’une régie de santé devrait pouvoir déterminer comment une appli rendue obligatoir­e peut mieux servir. Cela doit se tenir dans les plus brefs délais, alors que nous nous dirigeons vers une crise de santé publique, l’hiver n’est pas même commencé! Une appli obligatoir­e ouvre la porte à une approche préventive de distanciat­ion sociale assistée de l’appareil mobile. Parce que «mieux vaut prévenir que guérir», avec les outils requis pour traverser la deuxième vague à un coût tellement moindre. Le «port» d’une telle appli sur son portable altère la perspectiv­e et conscienti­se sur nos contacts en proximité, tel que le port du masque. Imaginez maintenant ces traceurs de contacts dorénavant capables de relayer une notificati­on ciblée. Un changement de cap est urgemment souhaité à travers tout le Canada.

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