TIRER SON ÉPINGLE DU JEU MALGRÉ LA PANDÉMIE
La prochaine saison de motoneige qui devrait débuter officiellement le 15 décembre pourra-t-elle permettre d’effacer en partie les traces laissées par la pandémie de COVID-19 qui a plombé l’industrie touristique du Nouveau-Brunswick en 2020?
C’est le souhait exprimé par divers intervenants du milieu du tourisme, après une saison estivale qualifiée par tous de désastreuse.
À l’Office du tourisme de la Péninsule acadienne, on se veut rassurant à l’aube de ce lancement de la saison de motoneige, même s’il y a une grande part d’inconnu dans ce qui sera le premier hiver de la pandémie.
«Les motoneigistes qui circuleront dans la Péninsule acadienne cet hiver vont pouvoir retrouver tout ce qui s’appelle hôtels, restaurants et magasins qui seront ouverts dans notre région. L’offre touristique ne devrait pas changer à moins d’une catastrophe», a affirmé Julien Haché, le coordonnateur du marketing de l’association touristique.
M. Haché dit toutefois s’inquiéter un peu des nombreux motoneigistes en provenance du Québec qui brilleront sans doute par leur absence durant la saison froide.
À Edmundston, l’industrie touristique et hôtelière en particulier espère bien faire le plein de motoneigistes à partir des prochaines semaines.
Ouvert depuis quelques mois seulement, le Quality Hotel & Conference Centre avait prévu de se positionner comme une destination de choix avec ses installations adaptées pour les motoneigistes et les centaines de kilomètres de sentiers à proximité.
«C’est une grande clientèle d’hiver durant une période touristique un peu plus creuse qui est essentielle et qui avait été ciblée bien avant la COVID-19», a expliqué Annie Couture, la directrice de l’hôtel qui est voisin du Casino Grey Rock.
«Les motoneigistes du Québec seront sans doute absents cet hiver. J’espère alors que le gouvernement provincial et notre association touristique vont prendre les grands moyens pour attirer les touristes dans notre région», a ajouté la directrice du nouvel établissement hôtelier.
Dans la région de Bathurst, autre haut lieu de la motoneige dans la province, on se croise les doigts.
«Les motoneigistes représentent environ 50% de notre clientèle en hiver. On espère bien sûr qu’ils seront présents, que les motoneigistes voudront sortir de la maison pour s’amuser un peu», a affirmé Ashley Smith, la directrice des ventes du Danny’s Hotel Suites à Beresford.
Questionné par l’Acadie Nouvelle, le ministère du Tourisme affirme que les efforts de marketing pour la prochaine saison hivernale seront axés sur la motoneige en plus des façons générales d’explorer le N.-B.
UN HIVER SANS CHALET
Les motoneigistes peuvent dormir l’esprit tranquille. La pandémie de COVID-19 forcera probablement les touristes à rester chez eux, mais elle n’aura pas pour autant raison de la prochaine saison de motoneige.
«Il y a passablement de rumeurs voulant que la saison soit en péril et que les sentiers seront fermés cet hiver en raison de la COVID-19, mais rien de tout ça est vrai», a affirmé Ronald Lanteigne, du Club de motoneige Nord-Est, tout en avouant que certaines associations de motoneigistes nagent actuellement dans l’inconnu en raison de la pandémie.
«S’il y a un risque, c’est celui de voir toutes les régions passer en phase rouge et forcer la fermeture des sentiers, ce qui est peu probable selon moi», a ajouté le motoneigiste de la Péninsule acadienne.
Selon lui, un des changements qu’il sera possible d’observer cet hiver en parcourant les sentiers sera la fermeture probable de chalets où il est habituellement possible de profiter d’un moment de répit et de se réchauffer.
«Ça fera en sorte que les motoneigistes vont possiblement effectuer de moins longues distances à motoneige, surtout si les conditions météo ne sont pas clémentes. À part ça, les gens devront porter le masque lors d’arrêts dans les lieux publics et surveiller leurs contacts physiques, mais c’est déjà une habitude depuis quelques mois», a indiqué Ronald Lanteigne. ■