Les centres de ski du Nord sont prêts pour la saison: ne manque que la neige
À moins d’un revirement, il faudra attendre encore un peu – possiblement à la mi-décembre – avant de pouvoir dévaler les pentes des deux stations de ski du nord de la province.
Le contraste est grand comparativement à l’année dernière. À la même date, plusieurs centimètres de neige recouvraient déjà le sol de la région, si bien que les centres de ski Mont Farlagne et Sugarloaf avaient pu ouvrir leurs pistes aux skieurs et planchistes.
Cette année, la neige et le froid se font attendre.
N’empêche, il y a beaucoup de fébrilité au Mont Farlagne, à Edmundston dernièrement. Mardi en soirée, le centre a démarré ses canons et s’est mis en mode fabrication de neige artificielle. Et le lendemain en journée, la direction a procédé à l’installation de tout nouveaux canons fraîchement débarqués.
«On vient tout juste de les déballer. C’est très excitant, on se croirait à Noël», confie avec enthousiasme la responsable des communications du centre, Mélanie Dubé.
Selon elle, ce nouveau système d’enneigement qui s’ajoute à la flotte actuelle sera plus performant et contribuera à de meilleures conditions d’enneigement.
À l’autre centre du nord de la province, au parc Sugarloaf, à Atholville, les canons sont prêts, mais ils n’ont pas encore été actionnés, la météo étant moins collaborative.
«Aujourd’hui, il fait froid, mais on annonce des températures plus chaudes ainsi que de la pluie au cours des prochains jours. On a donc décidé d’attendre un peu», exprime le directeur général du parc, Greg Dion, avouant qu’il a aussi très hâte de déclencher ses engins.
«À ce moment-ci, je ne crois pas que ce que nous fabriquerions resterait sur les pentes. Ce serait donc du gaspillage. On va attendre encore quelque peu, le temps que ça se refroidisse. Notre date tentative d’ouverture est prévue le 5 décembre, mais compte tenu de la météo actuelle, c’est peut-être plus réaliste de penser à la mi-décembre. On a du temps devant nous, nous ne sommes pas encore inquiets», souligne-t-il.
Au Mont Farlagne, on espère pouvoir ouvrir les pentes aux skieurs à compter du vendredi 11 décembre.
FRONTIÈRES
Outre le fait d’être tous deux situés dans le nord de la province, les deux centres se partagent une autre réalité, soit qu’ils se trouvent à cheval sur une frontière. Du coup, une bonne proportion de leur clientèle réside à l’extérieur du Nouveau-Brunswick et ne pourra – jusqu’à avis contraire – utiliser leurs installations.
Greg Dion admet que sa prévente d’abonnement de saison a été moins lucrative que l’an dernier. Selon lui, l’incertitude liée à la COVID-19 y est pour beaucoup.
«Il y a des gens qui ont hésité parce qu’ils craignent que l’on ferme nos portes s’il y a une augmentation des cas, mais le gros du morceau provient de l’absence des skieurs gaspésiens. Et on ne peut pas le blâmer, ils ne peuvent tout simplement pas franchir la frontière pour profiter du centre», souligne-t-il.
Au Madawaska, la situation est similaire, voire même pire puisqu’en plus de ses clients du Témiscouata, il devra également faire son deuil des skieurs du Maine.
Dans les deux cas, les usagers provenant de l’extérieur de la bulle atlantique constituent une part importante de l’achalandage. Dans les deux cas, on mise donc beaucoup cette saison sur le tourisme provincial.
«Les gens d’ailleurs ne peuvent pas venir, mais nos skieurs non plus ne peuvent pas quitter la province pour aller dans un autre centre, passer une fin de semaine à Québec ou faire un voyage dans le sud. On pourrait donc en profiter, comme c’est arrivé cet été avec notre parc à vélo. On a perdu un gros pourcentage de nos habitués en raison de la situation de la frontière avec Québec, mais on s’est quand même bien rattrapé avec les Maritimes. Les gens ne pouvant aller à l’extérieur en ont profité pour venir plus souvent ici ou simplement découvrir notre centre», explique M. Dion.
Au Madawaska, Mme Dubé a vécu la même situation l’été dernier alors que les ventes de billets de jour et d’abonnement de saison pour l’accès aux pistes de vélo ont pratiquement triplé. Elle aussi affirme que l’absence des usagers hors province pèsera lourd, mais que l’achalandage provincial pourrait pallier en partie cette perte.
«Comme c’est parti, les Néo-Brunswickois devront planifier le gros de leurs vacances ici cet hiver, donc peut-être qu’en fin de compte ça va nous être bénéfique. Les gens vont avoir besoin de se changer les idées, ils vont avoir besoin de prendre l’air. Et on est justement l’endroit idéal pour ça», dit-elle.
CAPACITÉ RÉDUITE
Pour ce qui est de la COVID-19, le Mont Farlagne possède un plan opérationnel respectant les consignes de la Santé publique.
«Évidemment, la pandémie nous force à réduire notre capacité d’accueil à l’intérieur, mais on a des plans B en tête», exprime Mme Dubé, soufflant qu’elle aimerait bien doter le centre d’un chapiteau extérieur.
Au Sugarloaf, la gestion du chalet principal appartient au secteur privé. On dit être en attente du plan, mais déjà, le directeur s’attend lui aussi à une capacité réduite à l’intérieur.
«Les gens pourront venir, mais il y aura moins de places. On ne pourra pas non plus laisser de sacs sur les lieux, donc les gens qui veulent se changer devront prévoir de retourner à leur véhicule pour y déposer leurs effets personnels. Ce ne sera pas un endroit où flâner, mais c’est un bien maigre sacrifice pour ouvrir nos portes», croit-il. ■