RENDRE DES COMPTES, C’EST ESSENTIEL
Ce qu’à peu près tout le monde avait pu voir venir arriva cette semaine. Après seulement quatre jours de séance, l’Assemblée législative a suspendu ses travaux pour deux semaines, mardi, en raison des éclosions de COVID-19 dans les régions de Moncton et Saint-Jean. Lorsque les députés ont mis fin abruptement à leurs travaux pour la première fois, en mars, il y avait quelque chose de rassurant à voir les partis politiques mettre la partisanerie de côté pour faire face à la crise et réduire les risques de propagations du virus. C’était déjà moins drôle lorsqu’ils l’ont fait à nouveau en juin à cause d’une éclosion au Restigouche. À ce momentlà, tous semblaient être d’accord pour dire que l’Assemblée devait trouver au plus vite un moyen de permettre aux députés de siéger en mode virtuel afin d’éviter d’avoir à mettre la démocratie en pause une troisième fois. Pourtant, cinq mois et une élection plus tard, nous revoici à la case départ. C’était franchement gênant d’écouter un à un les porte-parole des partis être incapables d’expliquer pourquoi l’Assemblée n’avait toujours pas adopté la technologie nécessaire pour siéger en mode virtuel.
Finalement, le comité de députés responsable de la gestion de l’Assemblée s’est réuni vendredi et a décidé de faire appel à une entreprise spécialisée pour l’aider à mettre un système sur pied. Il était grand temps que ça se fasse. Pendant que le Nouveau-Brunswick tergiverse, la Chambre des communes à Ottawa siège partiellement en ligne depuis septembre. D’autres provinces avec un taux d’infection à la COVID-19 beaucoup plus élevé continuent leurs travaux législatifs en personne en prenant les précautions qui s’imposent. Le monde n’arrête pas de tourner et le gouvernement ne cesse pas de fonctionner parce que l’Assemblée ne siège pas, mais c’est seulement lorsqu’elle siège que le gouvernement est obligé de rendre des comptes quotidiennement à la population grâce aux questions des partis d’opposition. En démocratie, c’est un service essentiel.