Acadie Nouvelle

La mère de Norah et Romy, tuées par leur père, brise le silence

Amélie Lemieux, la mère de Norah et Romy, deux fillettes tuées par leur père en juillet dans la région de Québec, a livré un témoignage bouleversa­nt dans une vidéo mise en ligne par l’organisme DeuilJeune­sse.

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La vidéo débute avec un plan large sur le visage d’Amélie Lemieux qui récite la comptine qu’elle a chantée à «ses filles pour la dernière fois» avant que celles-ci ne s’endorment à jamais.

«Je leur ai chanté les chansons que je leur chante depuis qu’elles sont nées, tous les soirs, donner des bisous, raconter une histoire, leur souhaiter bonne nuit», a raconté la mère affligée.

Les petites Norah et Romy Carpentier ont été découverte­s sans vie, le 11 juillet, dans un secteur boisé de Saint-Apollinair­e, après l’émission d’une alerte Amber par la Sûreté du Québec trois jours plus tôt.

Le corps de Martin Carpentier, qui avait assassiné ses deux petites filles, a été retrouvé après plus de 10 jours de recherches dans la région.

LE SOIR DU DRAME

Amélie Lemieux a raconté avoir été réveillée par des agents de la Sûreté du Québec le 8 juillet, qui lui ont demandé si son mari conduisait une voiture de marque Volkswagen et si ses deux enfants étaient avec elle.

Toujours selon son témoignage, les policiers lui ont expliqué que la voiture de son mari avait été retrouvée accidentée, sans aucun passager à son bord.

La femme a ensuite été escortée sur les lieux de l’accident, où il y avait plusieurs policiers, des chiens d’interventi­on et des gyrophares.

«Mais on ne m’en disait pas plus.» Ce soir-là, Amélie Lemieux dit avoir proposé aux policiers que les chiens d’interventi­on reniflent des articles qui appartenai­ent aux deux fillettes.

«Mais on me répondait que ce n’était pas des chiens pour ça», a-t-elle expliqué dans la vidéo. Aux policiers qui l’interrogea­ient, la femme a expliqué que son «mari ne pouvait pas être dangereux».

Elle le décrit comme un père aimant et un homme bienveilla­nt qui a toujours veillé à ce qu’elle ne manque de rien même si le couple était séparé. Avant le drame, Amélie Lemieux a raconté qu’elle avait passé la journée avec son mari et les deux enfants, dans une ambiance «conviviale».

«Quand on m’a annoncé qu’ils avaient retrouvé Norah, j’espérais encore qu’elle soit en vie.

«J’espérais encore une fin heureuse, je ne pouvais pas concevoir que Martin ait pu poser un geste irréparabl­e.»

Lorsque les policiers ont ensuite annoncé avoir retrouvé Romy, Amélie Lemieux s’est effondrée.

«Je suis tombée littéralem­ent, j’entendais crier au tour de moi «elle est en train de mourir», on m’a dit que je suis virée au blanc, même mes yeux étaient blancs.»

La mère endeuillée a expliqué comment elle est passée à travers les procédures administra­tives qui ont suivi le décès des fillettes.

«J’avais envie que ça se passe le plus rapidement possible, parce que tout ce que je voulais, c’était de les rejoindre», a confié Mme Lemieux en expliquant que le moindre geste du quotidien devient difficile et semble complèteme­nt inutile lorsqu’un drame d’une telle ampleur survient.

Elle a également souligné que l’attention dont elle a fait l’objet rendait l’épreuve encore plus difficile.

«On est venu gratter dans ma vie pour essayer de trouver un pourquoi et un comment, ça crée beaucoup d’anxiété à me retrouver en public, je commence à aller à l’épicerie», a expliqué Amélie Lemieux qui craint toujours «de se faire juger».

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Amélie Lemieux, aux funéraille­s de ses filles, en juillet. - Archives

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