Guerrières: un documentaire coup de poing
Voici la chronique télévision de La Presse canadienne pour la semaine du 28 novembre au 4 décembre.
GUERRIÈRES
Ingrid Falaise présente ici les visages de cinq femmes dont les drames ont déjà été discutés publiquement. Cinq femmes racontent ce qu’elles ont vécu de l’intérieur, et ce qu’il en reste au fil des ans, une fois que l’histoire triste a fait les manchettes. On fait d’abord la connaissance d’Annie St-Onge, dont la soeur, en vacances au Mexique, y a été assassinée, il y a quelques années, vraisemblablement par son conjoint, rentré au Québec pour venir s’y suicider. La victime était la maman de deux garçons, aujourd’hui orphelins. Avec horreur, Annie St-Onge a découvert qu’au Québec, la loi refuse d’indemniser les proches de victimes assassinées ailleurs qu’au pays. Elle raconte la lutte qu’elle mène pour faire reconnaître le drame des proches de ces Québécois assassinés et dont les enfants et les parents sont laissés à leur propre détresse. On fait ensuite la connaissance de Nathalie Richard, qui a mis au monde un enfant lourdement handicapé. C’était il y a 13 ans. Rapidement happée par la réalité (son enfant a les besoins d’un bébé naissant pendant les six premières années de sa vie), elle se retrouve sans possibilité d’occuper un emploi, sans sommeil, sans ressource et sans soutien. Elle touche en tout 14 000$ par année; si elle abandonnait son enfant, la famille d’accueil qui s’en occuperait toucherait 54 000$. Ingrid Falaise porte à l’écran le combat de ces femmes qui luttent pour faire changer les lois. Le ton, loin d’être militant malgré l’engagement féroce de ces soeurs, de ces mères, de ces victimes, est plutôt sobre et empreint de résilience. Leur force prend source dans une souffrance palpable, et ces entrevues, menées avec sensibilité, sont un grand moment de télévision. Prostitution et proxénétisme, ivresse au volant ayant causé la mort et excision au Québec complètent les sujets portés par ces femmes dont la vie a été brisée. Elles luttent pour leur intégrité, mais aussi pour faire changer les choses. Il s’agit d’un document percutant à voir absolument, le mercredi 2 décembre à 21h sur les ondes de Canal Vie.
L’AUTRE MIDI À LA TABLE D’À CÔTÉ
En quête de divertissement? Ce concept, d’une simplicité désarmante – épier ce qui se dit à la table d’à côté – a donné lieu à d’improbables rencontres depuis 2005. Voilà que ce grand succès radio s’invite à la télé! Après avoir relevé le pari de faire oublier ses micros, l’équipe de production de ce succès radiophonique tente désormais de faire oublier ses caméras. Les tournages ont eu lieu au resto montréalais Le Serpent, avant le grand crash sanitaire, et quatre duos font l’objet de cette première série. Le premier rendez-vous met en scène notre Infoman national, Jean-René Dufort, et l’astronaute bien-aimé David SaintJacques. Le premier, reconnu pour son cynisme légendaire, et le second, dont le voyage dans l’espace a nourri une certaine foi en l’humanité, se retrouvent autour d’enjeux concernant les défis à relever dans les prochaines années pour la survie de notre espèce. Ce qui n’empêche pas ces deux pères de famille de discuter enfants et paternité. Une discussion enlevante qui donne vraiment envie d’écouter ce qui se dit… à la table d’à côté. Ce samedi 28 novembre à 20h à Radio-Canada.
OCCUPATION DOUBLE CHEZ-NOUS
Certains des candidats ont beau avoir enflammé les réseaux sociaux par leur ignorance, cette semaine, en démontrant qu’ils ne pouvaient nommer les capitales du Québec et du Canada, la finale de cette 14e mouture de téléréalité promet tout de même d’attirer plus d’un téléspectateur. Pour ceux qui les aiment tout comme pour ceux qui aiment les critiquer, c’est ce dimanche, 29 novembre, que ça se passe, dès 19h30 sur les ondes de Noovo.
DOMINIQUE MICHEL: J’AVANCE
André Robitaille livre un tête-à-tête avec ce véritable monument de l’univers télévisuel québécois. L’interviewer, avec sa douceur légendaire, amène Dominique Michel à témoigner de l’héritage qu’elle laisse déjà, autant d’un point de vue personnel que culturel. L’amour, le succès, la richesse et la gloire, mais aussi les amitiés perdues, les trahisons et les déceptions sont à l’ordre du jour. L’an dernier, en novembre, la grande comédienne avait affirmé qu’elle ne ferait plus d’apparition télé. Si on se fie à ses habitudes, gageons (et espérons) qu’à l’aube de ses 88 ans, cette apparition n’est pas la dernière. Mais ce ne serait pas une raison pour rater ce rendez-vous qui promet, à Radio-Canada le lundi 30 novembre à 22h.
DÉLATEURS – KARLA HOMOLKA
Qui ne se souvient pas de ce couple diabolique, Karla Homolka et Paul Bernardo, dont les photos de mariage ont côtoyé celles de leurs jeunes victimes dans tous les journaux du pays? Ensemble, au tournant des années 1990, ils ont violé, torturé et assassiné trois adolescentes de la région du Niagara, dont Tammy, la jeune soeur de Karla. Elle-même menacée et battue par Bernardo, elle se présente en janvier 1993 à un hôpital de Toronto pour dénoncer son mari. C’est à ce moment que débute la collaboration d’Homolka avec les enquêteurs. La comédienne Christine Beaulieu s’est plongée dans la peau de la meurtrière, condamnée à 12 ans de prison, une peine réduite grâce à sa collaboration avec les enquêteurs, alors que Paul Bernardo a écopé de 25 ans. Focus sur le processus de délation de Karla Homolka, ce mardi, 1er décembre à 22h à Vrak.
100 GÉNIES
C’est la grande finale. Les joueurs les plus performants s’affrontent dans un épisode qui revisite tous les thèmes abordés au cours de cette deuxième saison. PierreYves Lord reçoit Marie-Mai comme artiste invitée. Ce jeudi 3 décembre à 21h sur les ondes de Radio-Canada.
AU SUIVANT – SPÉCIALE GUIGNOLÉE
Sur le plateau de jeu de Stéphane Bellavance, les comédiens Debbie LynchWhite, Christian Bégin, Mélanie Maynard, Pier-Luc Funk, Édith Cochrane et Alex Perron tentent d’amasser des sommes pour la Grande Guignolée, ce qui donne le ton à un début de programmation du temps des Fêtes. À Radio-Canada, ce vendredi 4 décembre à 20h. ■