Nouvelle PDG de Vitalité: «Le peuple acadien mérite de recevoir ses soins de santé en français»
Depuis lundi, le Réseau de santé Vitalité a officiellement une nouvelle directrice générale en la personne de la Dre France Desrosiers. Maintenant en selle, la PDG du réseau a livré à la presse ses premières impressions ainsi que les priorités qu’elle entend attaquer lors de son mandat.
Les attentes envers Mme Desrosiers sont élevées alors que le Réseau de santé Vitalité vit de nombreux défis en plus de traverser une pandémie mondiale. Elle subira aussi inévitablement la comparaison avec son prédécesseur, Gilles Lanteigne, qui a occupé ce même poste au cours des cinq dernières années.
Contrairement à ce dernier, qui était un gestionnaire de carrière, la nouvelle PDG est médecin de formation, elle possède donc une grande expérience directement sur le terrain et avec les patients.
Une qualité qu’elle espère dans son nouveau poste.
«Ce bagage d’expérience est probablement notre plus grande différence», concède Mme Desrosiers qui s’empresse par ailleurs de remercier son prédécesseur.
«Je serai toujours reconnaissante envers M. Lanteigne. Il a été un excellent guide», indique-t-elle.
Il faut dire que Mme Desrosiers est loin d’être une nouvelle venue au sein du Réseau Vitalité. Elle y a commencé sa pratique de la médecine familiale il y a 22 ans, dans la Péninsule acadienne. Parallèlement, elle a aussi occupé différentes fonctions administratives au sein du réseau au cours des 19 dernières années. Tout récemment, avant sa nomination comme PDG, elle agissait comme vice-présidente aux services médicaux, à la formation et à la recherche.
Associée à l’ère Lanteigne, à quel style de gestion s’attendre de la nouvelle PDG?
«Je suis médecin, alors le bien-être des patients se doit d’être au coeur de nos décisions, être un atout c’est ce à quoi je crois. Je suis aussi une joueuse d’équipe alors je m’attends à ce que tout le monde se serre les coudes pour les bonnes raisons, pour nos patients», souligne-t-elle.
Sa priorité sera de démarrer des groupes de discussions avec les communautés afin d’identifier leurs besoins, leurs attentes et leurs différents enjeux.
«La première étape est de rencontrer les gens, de prendre le pouls de l’organisation – par là, j’entends nos employés, nos patients, nos communautés ainsi que nos partenaires – avant d’entreprendre des changements majeurs. On a besoin de s’asseoir tous ensemble afin de prioriser ce que nous voulons de notre système de santé, où nous devrions mettre nos efforts, comment faire mieux avec ce que nous avons. On a besoin de réfléchir à tout ça ensemble», dit-elle.
PLUS D’ARRIVÉES… MOINS DE DÉPARTS
L’autre grand défi demeure, sans l’ombre d’un doute, l’épineux dossier des ressources humaines. Le manque de main-d’oeuvre est en effet un casse-tête depuis quelques années déjà chez Vitalité.
«On a besoin de trouver des solutions novatrices pour recruter des travailleurs ici, mais également mettre beaucoup plus d’emphase sur la rétention. C’est important de créer un bon climat de travail afin de limiter le mouvement de personnel. Le bien-être de nos employés et de nos médecins sur le terrain est donc primordial», croit-elle.
RÉFORME ET FUSION
Avant de céder son poste, l’ancien PDG du réseau avait fait mention que le système de santé avait besoin d’être dépoussiéré, qu’une réforme en santé était souhaitable afin de le remettre au goût du jour. Son message a visiblement été entendu par Fredericton et il s’agit d’un dossier dont héritera fort probablement Mme Desrosiers. Et cette dernière est prête à l’attaquer.
«La ministre de la Santé a annoncé une consultation publique pour l’an prochain, et je tiens à être à ses côtés pour entendre ce que notre patientèle – les gens dont nous avons la responsabilité d’offrir un panier de soins cliniques – a besoin de nous dire», souligne-t-elle.
Quelques voix se sont également élevées en province pour réclamer l’abolition des deux réseaux de la santé de la province au profit d’une seule entité provinciale. La nouvelle PDG s’y oppose.
«Le peuple acadien et francophone de notre province mérite de recevoir ses soins de santé en français et mérite aussi d’avoir une régie (un réseau) francophone. Ce qu’il faut cesser de faire par contre, c’est d’ajouter des services pour couvrir des écarts. Je crois en la collaboration à tous les niveaux», souligne-t-elle, laissant entendre qu’à cet égard, les deux réseaux de santé peuvent en faire plus… ou mieux. ■