Les libéraux défendent leur gestion des vaccins, les conservateurs veulent un comité
Le gouvernement libéral se défend d’avoir laissé tomber les Canadiens concernant les vaccins contre la COVID-19, faisant valoir en réponse aux allégations de leurs rivaux politiques que le Canada a été l’un des premiers pays à commander des doses à plusieurs fournisseurs étrangers.
Le premier ministre Justin Trudeau a admis la semaine dernière que d’autres pays produisant des vaccins sur leur propre territoire étaient susceptibles de faire vacciner leurs citoyens avant d’envoyer des doses au Canada, ce qui a provoqué un tollé des partis de l’opposition.
Les conservateurs ont également accusé les libéraux d’avoir misé trop largement sur ce qui a finalement été un partenariat avorté entre le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) et une entreprise chinoise pour mettre au point et produire un vaccin au Canada.
Le gouvernement libéral a confirmé en août que l’accord avec CanSino Biologics s’était effondré, après que le gouvernement chinois a bloqué l’envoi d’échantillons de vaccins destinés à être utilisés pour des essais cliniques au Canada. Les conservateurs font maintenant pression pour tenir des audiences parlementaires sur ce partenariat avorté.
Mardi, la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Anita Anand, a soutenu que le Canada avait été l’un des premiers pays à signer un accord avec la société pharmaceutique américaine Moderna, et que l’entreprise avait confirmé que le Canada serait l’un des premiers à recevoir des doses de son vaccin.
Le Canada a signé un accord pour acheter 56 millions de doses d’un vaccin à Moderna le 24 juillet, selon le gouvernement. Le Canada aurait ainsi procédé 18 jours avant que le gouvernement américain ne parvienne à son propre accord avec l’entreprise, et des mois avant le Royaume-Uni, l’Union européenne et le Japon.
Mme Anand a dénoncé ce qu’elle a qualifié de «désinformation» sur les vaccins, soulignant que Moderna «a déclaré publiquement que le Canada est en tête de file pour ses doses de vaccins».
Le Canada a également été le quatrième pays à conclure un accord avec Pfizer après les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon, a ajouté Mme Anand, notant à nouveau que la société pharmaceutique avait confirmé cette place du pays dans l’échiquier. Et le Canada a été le premier des pays n’ayant pas la capacité de produire massivement des vaccins à signer un accord avec AstraZeneca.
Les trois vaccins, ainsi qu’un autre mis au point par Johnson & Johnson, sont actuellement examinés par Santé Canada pour une éventuelle approbation. Le gouvernement espère que la distribution aux Canadiens commencera au premier trimestre de 2021.
Le moment de la livraison et de la distribution des vaccins est devenu une question majeure pour le gouvernement, les partis de l’opposition et les Canadiens qui ont souffert physiquement, financièrement et psychologiquement depuis le début de la pandémie il y a près de neuf mois. ■