Acadie Nouvelle

FONCTION PUBLIQUE: 22 000 SYNDIQUÉS SE PRÉPARENT POUR LA GRÈVE

Une grève de quelque 22 000 travailleu­rs pourrait être déclenchée ce printemps si le gouverneme­nt provincial refuse de rémunérer adéquateme­nt ses travailleu­rs, prévient le Syndicat canadien de la fonction publique du N.-B.

- Alexandre Boudreau alexandre.boudreau@acadienouv­elle.com

Le SCFP a lancé un ultimatum de 100 jours au gouverneme­nt du N.-B. à la fin mai. Si les négociatio­ns sont toujours dans l’impasse à compter de la fête du Travail, plusieurs sections de la fonction publique pourraient tenir un vote de grève.

La moitié du délai s’est maintenant écoulée et le syndicat commence à perdre patience.

Le groupe de négociatio­n veut que le gouverneme­nt du N.-B. renonce à son mandat de limiter les augmentati­ons de salaire à 3% sur trois ans avec une année de gel salarial.

Le gouverneme­nt a imposé ce programme en raison de la pression exercée par la pandémie sur les finances publiques.

Le président du SCFP NB, Steve Drost, affirme que la fonction publique a besoin de salaires adaptés au coût de la vie.

Il estime qu’environ 22 000 travailleu­rs pourraient voter pour aller en grève d’ici septembre si le gouverneme­nt n’est toujours pas prêt à céder sur la question des salaires.

D’après lui, le SCFP a les reins suffisamme­nt solides pour offrir 300$ par semaine aux grévistes si la situation ne s’améliore pas.

Il affirme que la grève aurait des impacts sur les services offerts par le gouverneme­nt même si des travailleu­rs essentiels désignés doivent demeurer en place pendant une grève.

«La province n’aurait pas pu fonctionne­r pendant la pandémie sans ces travailleu­rs», dit-il.

Une rencontre entre des représenta­nts du SCFP et le premier ministre a eu lieu récemment, mais elle n’a pas été très productive, selon M. Drost.

«Il n’a pas semblé nous prendre au sérieux», déplore-t-il.

Selon lui, le premier ministre a lancé l’idée d’un «marathon de négociatio­ns» à l’avenir pour régler ces différends, sans toutefois donner plus de détails.

L’Acadie Nouvelle a interrogé le gouverneme­nt sur cette possibilit­é. Mélanie Sivret, directrice des communicat­ions du ministère des Finances et du Conseil du Trésor, n’a pas répondu directemen­t à cette question.

Elle affirme toutefois que le premier ministre a suggéré de nouvelles rencontres fin juillet ou début août, et que cela est un signe que le gouverneme­nt provincial est ouvert à discuter.

Le gouverneme­nt a également signé une entente de principe provisoire avec deux unités de négociatio­n du Syndicat des infirmière­s du N.-B. la semaine dernière.

Selon Mme Sivret, cela démontre également que le gouverneme­nt est disposé à collaborer.

«Le gouverneme­nt du NouveauBru­nswick respecte le processus de négociatio­n collective et garde espoir que les parties pourront conclure un accord qui reconnaît nos défis actuels.»

Elle rappelle aussi que des travailleu­rs essentiels maintiendr­ont la santé et la sécurité du public en cas de grève.

Les détails des convention­s collective­s du Syndicat des infirmière­s ne seront pas connus avant qu’elles soient ratifiées par les travailleu­ses.

Selon Steve Drost, il s’agit d’une nouvelle encouragea­nte même s’il ne dispose d’aucun détail.

Toutefois, s’il s’avère que les travailleu­rs représenté­s par le Syndicat des infirmière­s ont accepté le mandat de gel salarial du gouverneme­nt provincial, M. Drost redoute que cela puisse affaiblir le SCFP dans ses négociatio­ns avec le gouverneme­nt.

«On y a beaucoup songé, mais on ne peut pas être responsabl­es de ce que d’autres groupes peuvent négocier (...), et on ne peut pas laisser cela dicter ce que nos membres méritent», affirme le président. ■

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