FONCTION PUBLIQUE: 22 000 SYNDIQUÉS SE PRÉPARENT POUR LA GRÈVE
Une grève de quelque 22 000 travailleurs pourrait être déclenchée ce printemps si le gouvernement provincial refuse de rémunérer adéquatement ses travailleurs, prévient le Syndicat canadien de la fonction publique du N.-B.
Le SCFP a lancé un ultimatum de 100 jours au gouvernement du N.-B. à la fin mai. Si les négociations sont toujours dans l’impasse à compter de la fête du Travail, plusieurs sections de la fonction publique pourraient tenir un vote de grève.
La moitié du délai s’est maintenant écoulée et le syndicat commence à perdre patience.
Le groupe de négociation veut que le gouvernement du N.-B. renonce à son mandat de limiter les augmentations de salaire à 3% sur trois ans avec une année de gel salarial.
Le gouvernement a imposé ce programme en raison de la pression exercée par la pandémie sur les finances publiques.
Le président du SCFP NB, Steve Drost, affirme que la fonction publique a besoin de salaires adaptés au coût de la vie.
Il estime qu’environ 22 000 travailleurs pourraient voter pour aller en grève d’ici septembre si le gouvernement n’est toujours pas prêt à céder sur la question des salaires.
D’après lui, le SCFP a les reins suffisamment solides pour offrir 300$ par semaine aux grévistes si la situation ne s’améliore pas.
Il affirme que la grève aurait des impacts sur les services offerts par le gouvernement même si des travailleurs essentiels désignés doivent demeurer en place pendant une grève.
«La province n’aurait pas pu fonctionner pendant la pandémie sans ces travailleurs», dit-il.
Une rencontre entre des représentants du SCFP et le premier ministre a eu lieu récemment, mais elle n’a pas été très productive, selon M. Drost.
«Il n’a pas semblé nous prendre au sérieux», déplore-t-il.
Selon lui, le premier ministre a lancé l’idée d’un «marathon de négociations» à l’avenir pour régler ces différends, sans toutefois donner plus de détails.
L’Acadie Nouvelle a interrogé le gouvernement sur cette possibilité. Mélanie Sivret, directrice des communications du ministère des Finances et du Conseil du Trésor, n’a pas répondu directement à cette question.
Elle affirme toutefois que le premier ministre a suggéré de nouvelles rencontres fin juillet ou début août, et que cela est un signe que le gouvernement provincial est ouvert à discuter.
Le gouvernement a également signé une entente de principe provisoire avec deux unités de négociation du Syndicat des infirmières du N.-B. la semaine dernière.
Selon Mme Sivret, cela démontre également que le gouvernement est disposé à collaborer.
«Le gouvernement du NouveauBrunswick respecte le processus de négociation collective et garde espoir que les parties pourront conclure un accord qui reconnaît nos défis actuels.»
Elle rappelle aussi que des travailleurs essentiels maintiendront la santé et la sécurité du public en cas de grève.
Les détails des conventions collectives du Syndicat des infirmières ne seront pas connus avant qu’elles soient ratifiées par les travailleuses.
Selon Steve Drost, il s’agit d’une nouvelle encourageante même s’il ne dispose d’aucun détail.
Toutefois, s’il s’avère que les travailleurs représentés par le Syndicat des infirmières ont accepté le mandat de gel salarial du gouvernement provincial, M. Drost redoute que cela puisse affaiblir le SCFP dans ses négociations avec le gouvernement.
«On y a beaucoup songé, mais on ne peut pas être responsables de ce que d’autres groupes peuvent négocier (...), et on ne peut pas laisser cela dicter ce que nos membres méritent», affirme le président. ■