Moncton veut accélérer la création du quartier du ruisseau Humphrey
Le voisinage du ruisseau Humphrey se résume pour le moment à un espace boisé inexploité de l’est de la ville, fréquenté par les randonneurs. Il deviendra bientôt l’une des principales zones d’expansion de Moncton.
Le service d’urbanisme de la municipalité s’emploie depuis plusieurs années à dessiner l’avenir de ce territoire de 505 acres situé entre l’autoroute Transcanadienne, le chemin Shediac et le boulevard Harrisville.
Un plan de quartier établi en 2017 avait posé les bases d’un développement durable pour cette future banlieue: une forte densité pour limiter l’étalement urbain, préservation des terres capables de réduire les risques d’inondation, intégration de pistes cyclables ou encore création de parcs et d’une série de bassins de retenue des eaux pluviales.
On prévoyait alors l’ajout de 2455 nouvelles unités résidentielles et de nouveaux revenus de 8,3 millions $ en taxes municipales d’ici 2035.
Une partie de cette vision semble toutefois compromise. Robert Irving et son entreprise, Cavendish Farms Corps, ont fait l’acquisition de parcelles de plusieurs centaines d’acres dans l’ouest du secteur. C’est là que se trouve la résidence de l’homme d’affaires.
Du côté de la Ville, on confirme que la création d’un quartier résidentiel n’est pas dans les plans immédiats de cet unique propriétaire.
«Oubliez cela, je ne crois pas qu’on y verra de développement», assure Shawn Crossman, conseiller du quartier 1.
«C’est dommage, ça aurait été un bon quartier résidentiel et une source de revenus pour la municipalité.»
La municipalité doit désormais se concentrer sur la partie est de la zone, partagée entre six propriétaires fonciers. Lundi soir, le conseil municipal a approuvé la création de redevances d’aménagement que devront payer les promoteurs immobiliers désirant aménager cette zone.
«C’est un nouvel outil de planification et de financement nous permettant de partager le coût des infrastructures nécessaires à la croissance du quartier avec les propriétaires des terrains», décrit Bill Budd, directeur de l’urbanisme et aménagement.
On espère ainsi lever la principale barrière au développement de la zone. Il faudra entre autres construire un ponceau qui enjambera le ruisseau Humphreys et aménager des voies de virage et des feux de circulation sur le boulevard Harrisville, pour un coût d’environ 1,40 million $.
Moncton souhaite ensuite la construction d’une nouvelle route collectrice d’est en ouest, car si la nouvelle école Champlain, ouverte depuis septembre 2016, a rendu le quartier très attrayant, elle a aussi engendré des problèmes de circulation dans la zone.
Cette route, qui nécessitera un investissement de 4,4 millions $ est décrite par l’administration municipale comme «un projet clé pour faciliter la construction des terres de l’Est et augmenter le flux de trafic pour la zone d’aménagement.»
Alors que Bill Budd indique qu’elle devrait voir le jour «au cours des cinq prochaines années», le conseiller Crossman espère sa construction «aussitôt que possible».
«Des conversations avec les principaux propriétaires fonciers sont en cours pour éventuellement arriver à un accord mutuellement avantageux pour que cette section de rue soit construite en temps opportun», peuton lire sur le site de la ville.
«Les jalons du projet dépendent en grande partie du rythme de développement conduit par les propriétaires fonciers et les promoteurs de la région.» ■