Hausse du prix de l’essence: peu de profits pour les propriétaires de stations-service
Le prix de l’essence a peut-être atteint des sommets historiques jeudi, mais pour la plupart des propriétaires de stations-service, cela a un effet marginal sur leurs finances.
Marcel Rioux est propriétaire du Dépanneur du coin Rioux (Esso) à RivièreVerte et vend aussi de l’essence. Il estime que, de manière générale, les propriétaires de stations-service ne font pas plus de profit, même si l’essence ordinaire a fracassé le cap du 2$.
Elle a été fixée, jeudi, à un prix maximal de 2,12$/litre par la Commission de l’énergie et des services publics.
Dans le cas de M. Rioux, la fluctuation des prix de l’essence l’affecte peu puisqu’au lieu d’acheter son essence, il reçoit une allocation de la bannière responsable (Esso). Cela fait en sorte qu’il conserve la même marge de profit, peu importe le prix du carburant.
«Que ça monte de 10 cents, 50 cents ou d’un dollar, je ne fais pas pas plus d’argent. Mais si, demain matin, ça descend de 30 sous, je ne perds rien. C’est mon choix, car je ne veux pas jouer à la bourse comme d’autres stations font en ce moment.»
Pour le moment, la marge totale de profit qui est établie à la station-service est de 4,5 à 5 cents le litre. Son profit net est toutefois de 2,5 cents le litre.
«Si le prix de l’essence monte, les frais que l’on doit payer quand une personne paie avec sa carte de crédit, par exemple, montent. Quand on fait de plus gros dépôts commerciaux à la banque, les frais augmentent aussi.»
M. Rioux reconnaît que si le propriétaire d’une station-service achète son essence au bon moment, il peut jouir d’un profit plus important. Mais il peut aussi perdre de l’argent.
En temps normal, le prix de l’essence change une fois par semaine. Au NouveauBrunswick, cela se produit normalement dans la nuit de mercredi à jeudi. M. Rioux a toutefois fait remarquer que, dernièrement, le prix des carburants a changé à quelques reprises au cours d’une même semaine.
«C’est une question de “timing”. Pour les stations qui achètent elles-mêmes leur essence, si elles l’ont acheté hier, elles vont faire un profit plus grand, parce que le prix a augmenté. Cependant, si quelqu’un doit l’acheter aujourd’hui, et que le prix diminue dans les jours qui suivent, il peut perdre pas mal d’argent.»
Pour compenser, le propriétaire du Dépanneur du coin Rioux doit se rabattre sur la vente d’autres produits, comme le café, la nourriture, etc.
«Ça prend plus qu’un garage maintenant pour faire fonctionner le commerce.»
Malgré tout, Marcel Rioux n’a pas vu une diminution de l’achalandage à sa station-service. Il redoute toutefois une diminution lors de la période estivale, surtout si les touristes se font moins nombreux en raison de la flambée des prix de l’essence.
«L’été, on a beaucoup de touristes. On a l’habitude d’avoir des voyageurs qui viennent de l’Ontario et du Québec avec leurs roulottes. J’ai l’impression que ça pourrait être plus tranquille cet été et ça pourrait nous faire mal.» ■
«Avec les frais de carte de crédit et tout ça, c’est sûr que mon profit diminue. Par exemple, hier, j’ai vendu 10 407 litres. J’ai donc amassé 21 169$ pour Esso. Mon profit, avant taxes, était de 260,18$.»