Bois-Joli et Baie-des-Hérons retenus dans le Restigouche
Les deux entités qui avaient convenu de se trouver un nouveau nom pour leur regroupement ont finalement fait leur choix.
Bois-Joli. Voilà comment se nommera bientôt l’entité 8 composée des villages de Balmoral et d’Eel River Dundee, ainsi que des DSL de Balmoral-Maltais (80%), Blair Athol et St-Maure.
Ce nouveau nom se veut un hommage à la ressource première à la base des activités socio-économiques de ces communautés depuis plus de deux siècles (abattage forestier, camionnage de bois, moulins, scieries, etc.).
«On regardait ce qui se faisait ailleurs, alors qu’on parlait des baies, des rivières, etc. Alors on s’est posé la question: “nous, c’est quoi notre spécificité?” La forêt s’est imposée d’elle-même, car s’il y a bien quelque chose qui nous entoure et dont nous profitons, c’est ça!», explique le maire de Balmoral, Guy Chiasson.
Comme pour plusieurs autres communautés à travers la province, le comité avait lancé une invitation à la population de la future municipalité regroupée afin de lui trouver un nouveau nom. En tout, 24 soumissions ont été reçues. Le nom Bois-Joli provient de ce processus public et a été soumis de façon anonyme.
M. Chiasson avoue que le processus de choix du nouveau nom lui a causé quelques soirées d’insomnie.
«On pense que c’est facile, mais c’est tout le contraire. Est-ce que tout le monde va aimer? Sûrement pas, tout comme il y a eu des gens insatisfaits du choix des noms des écoles Galion des Appalaches et Mosaïque du Nord. Mais ces noms sont aujourd’hui tellement ancrés qu’on ne pourrait pas imaginer que ce soit autrement. Je suis certain que c’est ce qui va arriver très rapidement avec Bois-Joli», dit-il.
Son confrère, le maire de la municipalité d’Eel River Dundee, Mario Pelletier, est également d’avis que l’acceptation sociale sera au rendez-vous.
«La forêt est vraiment au coeur de l’identité de nos trois communautés. Les gens vont se reconnaître beaucoup plus dans ce concept que dans celui de la rivière ou de la baie. Je trouve que Bois-Joli est un nom rassembleur et je suis sincèrement persuadé qu’il est voué à faire du chemin», indique le maire.
Plusieurs citoyens des communautés concernés ont tenu à assister au dévoilement du nom. Parmi ceux-ci, Charles Bernard, qui a été à la barre de Balmoral pendant plusieurs mandats. Celui-ci s’est dit en accord avec la proposition.
«Je trouve ça bien comme nom, ça nous représente bien. Ce que j’aime beaucoup aussi, c’est qu’on ait choisi un nom complètement francophone. Maintenant, je comprends qu’un nom c’est important, mais ce qui l’est encore plus c’est d’articuler toute cette fusion, en arriver à travailler en équipe. C’est le gros du travail à venir», exprime l’ancien maire.
À noter que Bois-Joli est également le nom d’un groupe musical acadien. Du coup, c’est la seconde fois - après Belle-Baie dans la région Chaleur - que les arts inspirent un nom à l’intérieur de ce processus.
La municipalité de Bois-Joli comptera 4000 habitants et aura une assiette fiscale de 210 millions.
BAIE-DES-HÉRONS
La voisine de Bois-Joli, l’entité 9 - soit Charlo, Dalhousie et quelques DSL avoisinants -, a également arrêté son choix sur son nouveau nom: Baie-des-Hérons.
Dimanche, le comité de transition avait dévoilé les deux possibilités avec lesquelles il jonglait, soit Pointe-des-Hérons et Baiedes-Hérons. C’est finalement le second qui l’a emporté.
Mercredi soir, le comité de transition s’est réuni pour un dernier tour de table et a confirmé sa sélection.
L’inspiration de ce nouveau est un clin d’oeil à cet oiseau migratoire ainsi qu’à la présence, non loin, de l’Île aux Hérons. Il se veut également une référence au fait que le secteur concerné est bordé par la baie des Chaleurs.
Depuis le dévoilement, les critiques ont été plutôt virulentes, sur les médias sociaux, mais également lors de la séance du conseil municipal de Dalhousie. On juge qu’aucune des deux suggestions ne correspondait à l’identité de Dalhousie et qu’elles causent un conflit ainsi qu’une redondance avec la baie des Chaleurs.
Étonné par l’ampleur de la contestation, le maire de Dalhousie, Normand Pelletier avait suggéré, en début de semaine, d’imiter la région Chaleur où le choix du premier nom (Baie-Jolie-sur-Mer) avait aussi semé la controverse avant d’être retiré. Il souhaitait ainsi un report du dépôt du nom et un retour à la planche à dessin.
Il s’est toutefois ravisé depuis. Mercredi, il a voté en faveur du nom, tout comme l’autre représentante du conseil de Dalhousie sur le comité.
«C’était la frustration qui a parlé. Je me suis laissé emporter par toute la contestation et les commentaires négatifs, et je n’aurais pas dû. Le comité a fait un bon travail avec ce qu’il avait entre les mains. J’aurais aimé recevoir plus de choix de la population, et à ce stade-ci je suis satisfait du résultat», a admis le maire. ■