Infection à streptocoque du groupe A: une femme vit un véritable calvaire
Une femme originaire de la région de Campbellton victime d’une infection par le streptocoque du groupe A a pris les grands moyens afin de prévenir la population des dangers que représente ce qui est communément appelé «la bactérie mangeuse de chair».
Hospitalisée depuis vendredi, Marie Eve Roy a publié durant la fin de semaine une vidéo sur le réseau social Facebook, vidéo dans laquelle elle a affirmé avoir vécu un supplice en raison de la virulente infection.
«Le mal est indescriptible. C’est à en crier, hurler, vomir, passer out, j’ai tout fait! Dans l’ambulance durant le trajet entre Campbellton et Bathurst, j’ai crié tout le long...», a raconté la mère de famille qui s’est confiée à l’Acadie Nouvelle de son lit d’hôpital.
«Un moment donné, la douleur est atroce, tellement que la morphine ne fait pas effet, tu t’imagines te réveiller avec une amputation de la main», a ajouté la femme qui affiche une large entaille allant du pouce jusqu’à son avant-bras.
Les malheurs de celle qui est coiffeuse ont commencé par un banal geste d’arracher un tout petit morceau de peau près d’un ongle.
«Mon pouce est alors devenu enflé, il y avait une grosse bosse dessus et je ne pouvais plus le plier. Mon conjoint a piqué un petit peu pour faire sortir le sang, mais j’ai perdu connaissance», a ensuite expliqué la femme de 44 ans, qui a tout de même trouvé la force d’aller à la rencontre d’une cliente plus tard en journée, vendredi.
Son état de santé n’allant pas du tout en s’améliorant, Marie Eve Roy s’est dirigée vers l’urgence de l’Hôpital Régional de Campbellton, où on lui a prescrit des antibiotiques et accordé son congé.
Avant même d’être de retour chez elle, la femme a fait demi-tour et repris la direction de l’urgence de l’hôpital du Restigouche, où un diagnostic d’infection par le streptocoque du groupe A est tombé.
«On m’a mis en isolation… Lorsque le médecin est revenu, je lui ai demandé s’il s’agissait de la bactérie mangeuse de chair? Il m’a fait signe que oui, que j’avais besoin d’une opération d’urgence».
SUR LA PEAU OU DANS LA GORGE
Au Nouveau-Brunswick, la santé publique indique que les infections à streptocoque du groupe A sont causées par des bactéries qui se trouvent généralement sur la peau ou dans la gorge.
Même si la plupart des maladies sont bénignes, les autorités en santé soulignent que l’infection à bactérie mangeuse de chair peut progresser rapidement et détruire la peau et les tissus musculaires, ou même libérer des toxines pouvant causer une défaillance des organes.
TELLEMENT DANGEREUX
La vidéo diffusée le week-end dernier par Marie Eve Roy sur Facebook au sujet de ses malheurs avait été partagée à près de 1300 occasions lundi après-midi.
«J’ai fait une vidéo parce qu’on n’entend pas souvent parler du streptocoque du groupe A, qui est tellement dangereux. Il y a eu des décès, quelqu’un de Campbellton est actuellement dans le coma à Moncton et des histoires du genre entendues à l’hôpital», a raconté celle qui devrait obtenir son congé de l’Hôpital régional Chaleur mercredi et être transférée à Campbellton pour la suite de ses traitements médicaux.
Mme Roy assure que la maladie se tient habituellement bien loin de sa famille et de son foyer du Restigouche qui a été épargné par la COVID-19, la grippe ou autre infection du genre.
«Je dis aux gens de ne pas niaiser, de vraiment prendre en considération les petites blessures si ça enfle en peu de temps ou si ça fait mal de plus en plus en peu de temps et qu’il y a chute de pression. Dans ce cas, il faut se rendre à l’hôpital», suggère celle qui a vu la bactérie mangeuse de chair avoir raison de son souper de Saint-Valentin qui était prévu en amoureux dans un restaurant à Campbellton.
Une campagne visant à soutenir Marie Eve Roy a été orchestrée par l’une de ses amies sur la plateforme de sociofinancement GoFundMe. Elle vise à amasser 5000$ pour la femme qui sera privée de clients et de revenus durant quelques semaines. ■