Le recyclage continue de stagner au Restigouche
La Commission de services régionaux du Restigouche ne parvient pas à augmenter de façon significative le taux de recyclage au sein de la population.
Selon les données publiées lors de sa récente rencontre publique, les citoyens de ce territoire ont recyclé un total de 929 tonnes en 2023. C’est à peine une dizaine de tonnes de plus que l’année précédente (2022), mais toujours une trentaine de moins qu’en 2021.
C’est la première fois cette année que les données sont collectées selon les communautés créées à la suite de la réforme municipale. On apprend ainsi que la Communauté régionale de Campbellton a recyclé un total de 3682 tonnes, Bois-Joli 1193, Baie-desHérons 1794, la Communauté rurale de Kedgwick 737, et les districts ruraux 603.
Un regard plus détaillé permet de constater que des progrès ont été réalisés dans les anciennes limites de la ville de Campbellton, mais que l’effort de recyclage est demeuré pratiquement inchangé dans les quartiers d’Atholville et Tide Head.
Plus à l’est, de légères baisses ont aussi été notées dans les secteurs Dalhousie, Charlo, Balmoral et Eel River Dundee.
«Dans l’ensemble, c’est légèrement mieux que l’an dernier, mais la progression demeure toutefois vraiment minime», explique la directrice générale de la CSR-Restigouche, Betty-Ann Fortin, loin de sauter de joie face à ces résultats.
Selon elle, la CSR-Restigouche a poursuivi ses efforts de promotion, mais le message semble toujours ne pas passer auprès de la population comme on le voudrait.
Celle-ci croit que l’un des facteurs qui jouent contre le recyclage est le changement apporté par les municipalités au système de collecte en alternance des déchets et des recyclables. Certaines municipalités changent en effet les horaires durant l’été, ramassant plus souvent les déchets que les recyclables afin de diminuer les odeurs dans les poubelles.
«Le risque, c’est que dès qu’on change une habitude, elle est difficile à remettre en place par la suite. Et après un moment, quand les gens se retrouvent avec un surplus de recyclage, et bien ils le jettent avec les vidanges.»
L’autre problème récurrent demeure la quantité élevée de déchets parmi les matières recyclées.
«On n’a pas encore obtenu les chiffres officiels du centre de tri, mais selon nos observations on s’attend à ce que ça soit toujours élevé. L’an dernier, le taux de rejet frôlait le 50%», souligne Mme Fortin.
Selon elle, l’arrivée en scène de la compagnie Circular Materials qui doit prendre en charge les matières recyclables devrait permettre de préciser où se trouvent les secteurs plus problématiques.
«On nous dit que des vérifications aléatoires devraient être effectuées de temps à autre sur les camions. Ils vont donc avoir une meilleure idée des routes où l’on récolte plus de déchets. Ça permettra ainsi aux municipalités de cibler là où faire plus l’éducation ou prendre certaines mesures comme mettre des avertissements sur les bacs ou des feuillets d’informations aux maisons», mentionne-telle.
Au niveau de la production totale de déchets, les chiffres de la division des déchets solides démontrent que la région a produit un total de 16608 tonnes. C’est plus que les 15596 tonnes rapportées en 2022. ■