Écarts budgétaires au N.-B.: il serait «trompeur» de blâmer Ottawa
Le ministère des Finances du Canada indique qu’il serait «trompeur» de blâmer Ottawa pour les écarts dans les prévisions budgétaires du N.-B. après que le ministre provincial des Finances, Ernie Steeves, lui a envoyé une lettre pour demander des «améliorations» dans les prévisions de revenus de la TVH.
Cela fait des années que le gouvernement du N.-B. identifie les ajustements sur les revenus de la TVH quand vient le temps d’expliquer les surplus budgétaires qu’il encaisse en fin d’année.
Les informations sur ces revenus sont envoyées aux provinces en décembre. Selon le ministre des Finances et du Conseil du trésor, Ernie Steeves, cela laisse peu de temps à la province pour dépenser cet argent avant de préparer son nouveau budget en mars.
Au début du mois, le ministre Steeves a envoyé une lettre à la ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, pour demander des améliorations à la méthodologie du gouvernement fédéral.
Chaque année, le gouvernement fédéral calcule combien d’argent de la TVH il prévoit recevoir en fonction de données du secteur public et privé.
Le gouvernement fédéral remet l’argent en avance aux provinces. Si ce montant est sous-estimé ou surestimé, le gouvernement fédéral corrige le montant l’année suivante.
Or, depuis la pandémie de COVID-19, il est devenu beaucoup plus difficile de prévoir les habitudes d’achat de la population, ce qui signifie que les ajustements d’années antérieures sont parfois élevés.
C’est ce que le ministre Ernie Steeves identifie dans sa lettre adressée à Chrystia Freeland. Il se dit «préoccupé» par les «variations significatives» dans les estimations.
«Les résultats récents indiquent que la méthodologie utilisée pour préparer les estimations ne reflète pas adéquatement les conditions actuelles, ce qui mène à des ajustements sans précédent sur les années antérieures. Cela a un impact direct sur les recettes provinciales», y écrit-il.
L’Acadie Nouvelle a demandé au ministère des Finances du Canada s’il y a des améliorations à faire dans sa méthode d’estimation des revenus de la TVH.
Sans répondre directement à cette question, le bureau de la ministre renvoie la balle à la province.
«C’est la responsabilité du gouvernement du Nouveau-Brunswick d’expliquer son excédent budgétaire. Il serait faux et trompeur de pointer du doigt alors que le Nouveau-Brunswick est responsable de ses propres décisions en matière de dépenses», a indiqué Katherine Cuplinskas, attachée de presse de la ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland.
Malgré sa lettre, Ernie Steeves a affirmé à des journalistes qu’il n’essaie pas de blâmer Ottawa, et qu’il est responsable si «les choses ne s’améliorent pas».
Mais mercredi dernier, des fonctionnaires du ministère des Finances du N.-B. ont affirmé à un comité de députés que ces écarts dans les prévisions ne sont pas uniques au N.-B., et qu’ils sont le résultat des ajustements de la TVH du gouvernement fédéral.
Ils ont aussi dit qu’ils discutent de cette méthodologie avec des fonctionnaires d’Ottawa.
Mardi, le premier ministre Blaine Higgs a affirmé que le N.-B. ne peut pas dépenser davantage en attendant de recevoir les ajustements de la TVH, parce qu’il se retrouverait avec un déficit budgétaire si ces ajustements sont soudainement plus bas que prévus. ■