Infirmières d’agences: Blaine Higgs veut une enquête
Le premier ministre Blaine Higgs se joint à l’opposition et au syndicat des infirmières pour demander au vérificateur général d’enquêter sur un contrat signé par le Réseau de santé Vitalité avec une entreprise privée pour les services d’infirmières d’agences.
Le premier ministre affirme que le conseil d’administration de Vitalité doit déterminer comment un contrat de trois ans a pu être signé avec Canadian Health Labs. Il estime aussi que le vérificateur général devrait enquêter là-dessus.
Blaine Higgs a affirmé qu’il était au courant de l’utilisation des infirmières d’agences lorsque les régies de santé leur ont fait appel pendant la pandémie.
«Il y avait un besoin parce qu’on avait tellement de gens, des infirmières, des travailleurs de la santé, qui ne pouvaient pas venir au travail parce qu’ils avaient la COVID. [...] Donc j’étais au courant des exigences chez Vitalité et Horizon.»
Vitalité a signé un contrat avec Canadian Health Labs plafonné à 93 millions $, en vigueur de 2022 à 2026, qui l’a parfois amenée à payer 300$ l’heure pour des infirmières. Cela a été dévoilé par une enquête du Globe and Mail, le 16 février. Blaine Higgs a affirmé mardi dans une entrevue radio avec la CBC qu’il n’était pas au courant de la structure de ce contrat avant de lire cet article.
«On se met essentiellement d’accord pour un certain niveau d’infirmières d’agences qu’on doit embaucher pour une période de trois ans», a affirmé M. Higgs, mardi, lors d’une conférence Zoom.
Il affirme que le Nouveau-Brunswick veut se départir des infirmières d’agences et répète que la régie de santé Horizon s’attend à ne plus avoir recours à leurs services dès ce printemps, mais que Vitalité devra continuer à les utiliser en raison de ce contrat.
Le Réseau de santé Vitalité a affirmé la semaine dernière que ces services sont toujours nécessaires pour assurer l’offre de soins, et que le réseau francophone en a encore autant besoin qu’en 2022.
Lors d’une récente séance en comité, Éric Beaulieu, sous-ministre de la Santé, a déclaré que le ministère avait été informé du premier des trois contrats conclus entre Vitalité et Canadian Health Labs avant sa signature, tandis que pour les deux autres, il avait été informé après leur conclusion.
La semaine dernière, la PDG de Vitalité, France Desrosiers, a affirmé que le personnel d’agence, dont celui de CHL, a fait son entrée au réseau «après un examen approfondi des risques pour la santé et la sécurité de nos patients et de nos travailleurs de la santé et avec le feu vert du ministère de la Santé».
Blaine Higgs affirme qu’il faut s’interroger sur les dépenses de Vitalité.
«Je pense qu’il faut prendre sa responsabilité pour l’argent des contribuables», a-t-il affirmé, en ajoutant que ce n’est pas parce qu’il s’agit du domaine de la santé qu’on peut se permettre de dépenser «autant que possible».
«Je pense que ça doit être examiné par le conseil d’administration et le CA doit comprendre le processus et le protocole», a-t-il dit avant d’affirmer qu’une «rencontre avec les PDG» pourrait avoir lieu par la suite pour déterminer quelles «actions correctives» s’imposent.
De son côté, le bureau du vérificateur général du N.-B. dit qu’il suit le dossier de près et que le sujet des infirmières d’agences a été ajouté à sa liste de projets potentiels. ■
«Ce contrat, je pense qu’il faut comprendre comment il a été signé, comment ça a été approuvé et pourquoi on signe un tel contrat pour trois ans».