Simon Leoza: dans l’univers d’un compositeur de musique de film
Simon Leoza n’a pas attendu qu’on lui tende la main pour créer de la musique de film. Le compositeur, arrangeur et multi-instrumentiste montréalais débarque au Nouveau-Brunswick avec ses oeuvres orchestrales à grand déploiement, un peu comme des paysages sonores aux images évocatrices.
Après un premier passage remarqué à la FrancoFête en Acadie en 2023, le pianiste a été invité à se produire en tournée dans les Maritimes en avril. Il arrive avec son deuxième album complet Acte III alliant classique alternatif, sonorités électroniques et pop aux envolées orchestrales. Ce deuxième opus de 12 pièces a une couleur théâtrale et cinématographique. Celui qui a étudié en cinéma avait toujours rêvé de composer de la musique de film. Il s’est donc lancé dans ce genre sans qu’on l’y invite. Ne s’estimant pas très bon chanteur, il a choisi la voie instrumentale.
«J’ai développé ça en me disant, je ne vais pas attendre d’avoir un contrat de musique de film pour faire de la musique de film. J’ai commencé à créer des ambiances, à travailler avec des instruments, des musiciens classiques, à mélanger aussi de plus en plus l’électronique parce que même dans les films aussi c’est beaucoup ça, de plus en plus, c’est de la musique orchestrale mélangée avec de l’électronique pour créer des ambiances», a expliqué Simon Leoza.
Après avoir réalisé trois micro albums sous le pseudonyme de Tambour, il a choisi de reprendre son prénom et celui de son arrière-grand-mère (Leoza) pour poursuivre sa route. Aujourd’hui, il partage sa vie entre la création de ses propres albums et la musique pour le théâtre, la danse et le cinéma. Il s’est récemment retrouvé à la cérémonie des Oscars pour un film (Invincible de Vincent René-Lortie), pour lequel il signe la musique, en nomination pour le prix du meilleur court métrage.
S’il compose surtout de la musique instrumentale, il reste que son nouvel album comprend deux pièces chantées issues de collaborations avec les artistes Pilou et l i l a (Marianne Poirier).
«Je leur ai envoyé des pièces et c’est eux qui ont composé les paroles et leurs parties. Donc, c’est vraiment une collaboration. Je suis vraiment content parce que ça amène les pièces que j’avais composées à un autre niveau. C’est clairement quelque chose que je vais vouloir continuer à faire dans ma carrière.»
Acte III rassemble une vingtaine de musiciens. C’est un album composé pendant la pandémie et l’artiste a eu envie de créer une oeuvre contrastée, mouvementée, avec différentes textures.
«J’avais envie de couleur, j’avais envie que ça bouge. Le fait de faire de la tournée aussi, je me suis rendu compte que j’aimais vraiment l’énergie, de rendre mes pièces en live. Ça a été créé un peu en ayant le côté du spectacle en tête.»
«C’est un album qui est plus maximaliste que minimaliste, je pourrais dire. Ça va dans plusieurs directions, mais je me dis que c’est comme un film en fait ou une pièce de théâtre.»
Sans suivre nécessairement une histoire avec des personnages, certains thèmes reviennent de morceau en morceau, avec des passages un peu nuageux, flottants pour ensuite replonger dans l’énergie. «Il n’y a aucune pièce qui se ressemble en fait, c’est ça que je voulais créer.» ■